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La distribution des cartes d’électeurs pour l’élection législative du 1er mars prochain a commencé la deuxième semaine de ce mois de février 2020 en Guinée. Cette année bon nombre de citoyens reçoivent leurs cartes à domicile, ce qui étonne plus d’un. Pourtant cette mesure consiste à ce que toutes les cartes soient distribuées à temps; éviter de longues distances aux couches vulnérables (personnes handicapées, âgées, femmes enceintes) et enfin éviter à ce que les cartes ne tombent dans les mains d’une tierce personne et priver ainsi son véritable destinataire de son droit de vote explique dans cette interview le président de la commission électorale sous préfectorale (CESPI) de Sanguiana une localité située à 570 km de Conakry. Outre la stratégie de distribution des cartes, il évoque aussi l’enrôlement des personnes handicapées lors de la révision du fichier et la cohésion sociale qui règne entre les différentes communautés qui composent Sanguiana. Kouda Kèmo Camara est joint au téléphone par Hadjiratou Bah.
Est ce que la distribution des cartes d’électeurs à commencé à Sanguiana?
Depuis le 11 février nous avons commencé la distribution des cartes et tout se passe très bien. On a reçu 16.394 cartes pour 50 bureaux de votes. Nous avons divisé les cartes en deux c’est à dire les hommes à part et les femmes à part. A ce jour 98% des citoyens ont reçu leurs cartes. Il nous reste aujourd’hui une seule zone, Nonta à 32 km et comportant 275 électeurs. En deux ou trois jours nous y aurons fini la distribution. Mais le travail n’est pas facile avec le mauvais état des routes vétustes et le manque de moyens de déplacement. Nous empruntons les motos de nos frères et connaissances pour sillonner les différents villages. Pour nous faciliter la tâche nous avons commencé la distribution dans les villages les plus reculés comme Korolan.
La distribution est faite pars des agents de la CESPI ou du quartier ?
Nous collaborons avec les chefs de districts et secteurs. Nous déposons les cartes à leur niveau mais elles sont distribuées devant nous pour ne pas qu’une tierce personne garde la carte de son voisin et que ça crée problème car tout le monde a son choix politique. Nous formons plusieurs groupes et tout le monde participe au travail sur le terrain à savoir les représentants des démembrements, des collectivités, l’ administration et chefs secteurs. Nous avons ciblé des emplacements où l’on rencontre tout le monde (population). Par exemple à Sandjiana ici ya l’ancien marché, celcom et les grands carrefours. Il ya non seulement des bureaux de récupération des cartes mais un groupe fait aussi du porte à porte pour donner les cartes aux personnes handicapées qui ont du mal à se déplacer, aux femmes enceintes, aux personnes âgées. Actuellement avec ce vent beaucoup sont malades aussi sans oublier qu’avec le nettoyage des champs d’anacardes certains retardent dans la récupération de leurs cartes. Donc nous les leurs déposons aussi.
Comment reconnaître facilement les propriétaires des cartes avec tout ce monde que vous pouvez croiser ?
Tout d’abord leur filiation est écrite sur la carte, en plus moi en tant que natif de Sandjiana je connais les 95% des familles de mon village.
Vous étiez aussi à Sanguiana pendant la révision du fichier électoral comment l’enrôlement des personnes vivant avec handicap a t’il été pris en compte ?
D’abord avant le démarrage de la révision nous avons loué une chaine musicale pour faire des séries de sensibilisations des citoyens chaque jeudi, vendredi et samedi secteur par secteur. Ceci pour leur faire comprendre l’importance de la carte d’électeur. Les personnes handicapées étaient prioritaires pendant la recencement car quand elles venaient on les accueillaient bien et on les enrolaient tout de suite pour ne pas qu’elles aient à attendre trop longtemps. Nous avons aussi cette fois assisté à une forte mobilisation des femmes dont 2877 se sont fait recenser.
Contrairement à certaines localités de la Guinee ou certains remous sont parfois constatés au cours de ce procesus électoral comment faites vous pour préserver la cohésion sociale à Sanguiana?
Ici vit une population composée de Kissiens, peuls et de malinkés qui sont majoritaires. Nous faisons en sorte de consolider les liens tissés par nos ancêtres.