La question du foncier s’est toujours posée avec des enjeux mais surtout de nombreux défis dans notre pays, et ce, depuis l’aube des temps.
Ainsi, accaparement des terres, conflits domaniaux, injustice et exclusion des femmes dans la propriété et la gestion de la terre, alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population guinéenne, sont enregistrés au quotidien.
C’est donc, pour tenter de remédier à ces nombreux défis, que la plate forme multi-acteurs de la société civile sur le foncier a vu le jour en 2018. Une organisation avec beaucoup d’ambitions en la matière. D’où la tenue de cette rencontre bilan et surtout, d’annonce et de perspectives, pour l’année nouvelle.
« Si les producteurs n’ont pas accès au foncier, nous ne pouvons pas manger, nous ne pouvons pas non plus vivre en paix et en harmonie avec notre environnement. ». Ces propos sont du Directeur Adjoint Directeur Adjoint du Bureau de Stratégie de Développement du Ministère de l’Agriculture, Jean Luc FABER, qui a également regretté le fait que les femmes soient lésées dans la gestion du foncier en République de Guinée, notamment en ce qui concerne le droit de propriété.
Poursuivant il est revenu à Macky BAH Directeur de ACORD Guinée, et Secrétaire Permanent de la plate-forme initiateur de la dite rencontre, de rappeler les objectifs de la plate forme. Il s’agit de « vulgariser et diffuser les textes juridiques et règlementaires portant sur le foncier, évaluer les outils de gestion et de planification concernant notamment les schémas régionaux de développement sur le foncier, les politiques foncières ainsi que plus globalement les politiques publiques à incidence foncière; Informer, sensibiliser et former les acteurs concernés pour une appropriation des textes et outils de gestion foncière; et assurer le rôle de veille citoyen, d’alerte précoce, d’anticipation et de plaidoyer notamment sur les accaparements des terres, les déguerpissements et les expropriations pour cause d’utilité publique ».
Ceci étant, il reviendra à la plate forme multi-acteurs, selon son mandat, d’appuyer l’élaboration et la mise en œuvre de politiques foncières qui soient adaptées aux enjeux fonciers en Guinée ; renforcer et de soutenir les efforts du Comité de pilotage en facilitant la compréhension technique et la validation des instruments….en vue d’une gouvernance foncière responsable dans notre pays… ».
Pour y arriver, tenant compte de la complexité du foncier, avec les résistances et conflits enregistrés à l’intérieur du pays notamment, la démarche proposée est de tenir compte de la diversité des visions, d’opinions et d’expériences de tous les acteurs concernés par la gouvernance foncière. Dira, l’un des intervenants.
C’est donc sur une note d’espoir et d’engagement que la table ronde des acteurs multi-acteurs sur le foncier a pris fin. Jusqu’où ira-t-elle ? Les prochaines semaines et mois nous y édifierons.
Idiatou Camara