ADVERTISEMENT
Contribuer à la mise en oeuvre de la loi L/2018/N°021/ du 15 Mai 2018, est le but de la tenue à Kindia les 6 et 7 août 2019 de l’atelier de vulgarisation de la loi portant protection et promotion des droits des personnes handicapées du pays. Une cinquantaine de participants prend part à cette rencontre. Elle est composée de représentants de différents ministères, l’INIDH, organisations politiques, activistes et médias. C’est une initiative du Réseau Guinéen des Organisations des Personnes handicapées pour la promotion des Droits des personnes handicapées ROPACIDH sur appui technique du HCDH.
Outre les droits universellement reconnus à tous les êtres humains, les personnes handicapées ont des droits spécifiques complémentaires souligne le président du ROPACIDH, Elhaj Boubacar Diop. Il déplore cependant que ces derniers soient méconnus du public: « il est très important que la société guinéenne dans son ensemble s’approprie ces droits humains spécifiques des personnes handicapées pour non seulement changer de perception et de regard à leur encontre mais également leur concéder un droit qui leur revient de facto, celui de prendre part au développement de leur communauté et de leur pays en tant que citoyens à part entière de leur nation. » Et d’ajouter que si personne ne choisi ses parents et ses conditions de naissance, aucun être humain n’est donc responsable de sa condition humaine. Également commissaire aux droits de l’homme à l’INIDH, Elhaj Diop désapprouve qu’au sein l’administration publique l’on pense que la problématique des personnes handicapées doit être gérée uniquement par le département de l’action sociale alors qu’elle est transversale.
Pourquoi une loi spécifique pour les personnes handicapées malgré toutes les conventions ratifiées par l’État? Le conseiller technique principal de l’action sociale Togba Césaire Pogomou précise : « la réponse est à rechercher dans la volonté ferme du gouvernement de réduire les inégalités envers ce groupe social souvent victime de marginalisation. Depuis l’adoption du plan national de développement économique et social la question du handicap est remise en selle. Les autorités sont décidées à ce que l’emploi productif et l’entreprenariat des personnes vivant avec un handicap soit promulgué. C’est dans ce cadre que le ministère de l’ Action Sociale de la Promotion Féminine et l’ Enfance a jugé opportun d’élaborer une loi. »
Au cours de ces deux jours les 54 articles contenus dans 8 chapitres vont être présentés et expliqués aux participants. Un accent sera également mis sur la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (PH) ainsi que le cadre juridique et institutionnel de promotion et de protection de leurs droits en Guinée et les défis. Ces derniers s’articulent entre autre sur la faiblesse de l’allocation budgétaire du ministère de l’action sociale par rapport aux besoins (0,8% du budget national), l’inexistence de statistiques fiables du nombre de PH vivant en Guinée et d’un corps de travailleurs sociaux pour s’occuper d’eux.
Hadjiratou Bah