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A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la toxicomanie ce 26 juillet 2019, le Lion’s Club International et des médecins psychiatres et addictologues ont animé une conférence de presse à Conakry. Il s’agit d’expliquer aux journalistes le danger de ce fléau qui touche de plus en plus les jeunes voir des mineurs et inviter les médias à s’impliquer dans la prévention.
« Nos hôpitaux, plages sont remplis de nos enfants toxicomanes. Nous voulons récupérer ces jeunes. » Cri de coeur de Lion Dr Maimouna Bah actuelle présidente de région.
Selon les spécialistes de santé la drogue est une substance qui une fois dans l’organisme peut modifier le fonctionnement du cerveau, le comportement et la manière de penser du consommateur. En abuser entraine la dépendance d’où la toxicomanie. Les jeunes sont les plus concernés comme en atteste l’enquête réalisée en 2003 par le centre de psychiatrie du CHU Donka sur 1.800 patients. 21% étaient des consommateurs de drogue dont 92% de jeunes de 17, 20 ,25 et 30 ans. Une consommation qui se féminise de plus en plus et touche aussi des mineurs explique le psychiatre et addictologue Professeur Mamadou Mory Keita. En effet une autre enquête faite sur 600 élèves de deux collèges de Conakry montre que 395 élèves de 15 à 20 ans consomment de la drogue dont certains ont commencé le cannabis à l’école primaire à l’âge de 10 ou 12 ans. Parmi eux 35,2% de filles contre 64,8% de garçons.
Une hausse de consommation qui s’explique par le relâchement de la vigilance parentale et sociétale, la porosité des frontières guinéenne qui facilite l’entrée des drogues illicites, l’achat et l’abus de médicaments de contrefaçon dans les rues comme les anti douleur (Valium, codéine, tramadol 400 mg contre les 50mg autorisés par l’État, etc). Sans oublier que le cannabis est cultivé en Guinée et vendu à vil prix. A cela s’ajoute l’inexistence d’un centre d’accueil et de traitement spécifique pour les toxicomanes (unité d’addictologie). Même si l’État à mis en place un système de répression à travers l’Office de lutte contre la drogue et le grand banditisme, une synergie d’action de 4 axes est nécessaire pour freiner ce fléau précise la psychiatre Dr Mariama Barry: « il faut qu’il y ait une stratégie simultanée qui englobe la prévention, le traitement, la réhabilitation et la répression. Mieux faut qu’on se concentre sur la prévention pour que nos enfants ne viennent pas à la drogue parce que les en sortir nécessite assez de temps, de compétences et de moyens. » Selon elle bon nombre de jeunes s’adonnent abusivement à la drogue par ignorance, d’où l’importance de la prévention car une jeunesse toxicomane est un frein pour le développement du pays.
Ces spécialistes de santé souhaitent l’ouverture dans les quartiers de centres d’écoute pour sensibiliser et orienter les jeunes vers les centres spécialisés. Une aide qu’est prête à leur apporter la fondation des Lions rassure Mariam Tounkara. L’implication des médias est aussi sollicitée.
Qu’il s’agisse de drogues licites ou illicites elles ont toutes des inconvénients sur la santé physique et mentale explique Professeur Keita : « les excitants comme le tabac qui font parti des drogues légalisées peut entrainer un AVC ou cardiopathie. Dans ce groupe on retrouve l’alcool , les vins traditionnels, les tranquillisants (qui peuvent entrainer la folie), etc. Dans le lot des illicites l’on retrouve le cannabis, la codéine, l’héroïne etc. que les enfants mélangent et nomment cocktail. En plus des troubles mentaux que ces substances peuvent entrainer , elles peuvent aussi causer des cancers notamment génitaux. Le rendement scolaire est aussi affecté. »
Hadjiratou BAH