ADVERTISEMENT
De 2018 à nos jours il ne passe pas une semaine sans que d’innocentes jeunes filles ne soient sexuellement agressées par des adultes. Malheureusement les pesanteurs sociales font que la plupart des présumés coupables ne sont pas traduits en justice. A l’OPROGEM les responsables promettent plus de sévérité. laguinéenne.info a rencontré l’une des victimes dont l’identité a été changé.
Celle que nous appellerons ALICE… est une fille meurtrie dans l’âme et est profondément traumatisée. Pendant deux nuits entières, la gamine de 13 ans a été d’abord enlevée puis abusée au domicile de son bourreau. Un vitrier de profession qui double son âge. Retrouvée suite à l’avis de recherche déclenché, Alice a retrouvé les siens et réapprend à vivre car désormais étiquetée par ses camarades d’âges du quartier: » Il m’a enlevé pour m’emmener chez lui, il m’a donné de l’eau pour me laver. C’est après, qu’il m’a déshabillé et abusé de moi, m’intimant de ne rien dire à personne. Depuis ce jour, je souffre intérieurement, tout le quartier en parle et se moque de moi quand je passe devant eux. J’ai honte de mes parents… j’ai mal.. Actuellement je ne sors plus parce-que je suis indexée quand je passe devant des gens » .
En famille, ses parents sont devenus des psychiatres malgré eux. Pour la sortir de son traumatisme, ils l’assistent et l’impliquent dans les travaux ménagers. Une astuce qui paie. Son père adoptif fonde l’espoir sur la justice et demande la peine maximale pour le violeur. « Il faut que le gars soit trimbalé devant les tribunaux. Il va écoper la peine que la loi prévoit pour lui ».
A l’OPROGEM (office de protection du genre, de l’enfance et des moeurs), plusieurs victimes de viol et leurs parents y sont fréquemment conviés pour voir les présumés bourreaux présentés à la presse. Marie GOMEZ est la directrice générale Adjointe de L’OPROGEM: » la plupart des cas finissent par des désistements et beaucoup d’autres sont oubliés. Les peines varient de 5 à 15 ans Nous avons pris certaines mesures. » Les chiffres font froid au dos, 119 mineures violées en 2018 (aucune d’elle n’a 18 ans) soit un viol tous les 3 jours. Au premier trimestre de 2019, déjà une cinquantaine de cas sont comptés de janvier à mars précise la directrice.
Décidé à combattre tout abus sur mineure, un groupe de jeunes filles activistes se rend souvent aux tribunaux demander des comptes aux juges sur l’évolution de dossiers de cas de viol ou elles se portent partie civile. On peut citer le cas perpétré il y’a eu sur une mineure de 13 ans par son maitre coranique. L’affaire avait été déjà réglé à l’amiable en famille. Souvent, les familles victimes souhaitent cette option et refusent de saisir la justice. Mais cela n’enlève en rien à la détermination des jeunes activistes Hadja Idrissa BAH présidente du club des jeunes filles leaders de Guinée:« nous n’allons pas que dénoncer, nous allons faire en sorte que tout acte de viol soit jugé selon le code pénal ou les conventions que la Guinée a ratifié.
En Guinée le viol des mineures est considéré comme un crime par le code pénale et il est puni à la réclusion criminelle de 5 à 15 ans. Cependant, les pesanteurs sociales profitent pour l’heure aux violeurs, car la majorité des familles optent pour un règlement à l’amiable des cas, alors que la justice est sur le point de se réveiller de son profond sommeil.
Bah Abdourahamane