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Dr Tata Gakou est la directrice générale de la santé de la ville de Conakry. Dans cette interview elle aborde les avancées et les difficultés dans l’accès des femmes aux soins de santé.
Quel est de nos jours le niveau d’accès des femmes aux soins de santé?
Je dirais qu’il y’a plus de facilités aujourd’hui. Les soins orientés pour les femmes sont protégés par le gouvernement à savoir la gratuité de la consultation prénatale, l’accouchement ainsi que la césarienne en cas de complications. C’est un premier pas pour l’accès des femmes aux soins de santé. En plus leurs enfants sont aussi protégés grâce à la vaccination gratuite. Il y’a le BCG contre la tuberculose, le pentavalan qui immunise contre 4 maladies ainsi que les goutes contre la polio et celui injectable.
N’y a t’il pas de problèmes avec le cycle d’administration de ces vaccins et même des réactions ?
La période d’attente entre la prise des trois premières doses de penta nous fatigue beaucoup notamment du quatrième au neuvième mois car nous avons remarqué que le vaccin anti rougeole n’agit que pendant cette période. Avant l’enfant est protégé par son immunité naturelle. Certaines mamans oublient aussi pendant ce temps de venir faire leur suivi nutritionnel.
S’agissant de la césarienne il y’a souvent des polémiques dans les structures de santé. Est ce que c’est tout ce qui concerne la césarienne qui est gratuit?
C’est toute la césarienne qui est gratuite. Mais si la femme qui a fait une césarienne a une autre affection qui la fatigue et qui doit être traitée c’est ce qui entraîne souvent des polémiques. Ce ne sont pas toutes les femmes qui accouchent sans complications. Les stratégies sont appliquées en zone rurale. La seule différence, les postes de santé qui y sont ne sont pas en mesure de faire des césariennes. Donc des stratégies sont mises en place pour amener les femmes enceintes en zone urbaine grâce aux ambulances ou autres moyens de transport grâce à des contrats faits à cet effet.
Néanmoins des femmes continuent à perdre la vie en accouchant qu’est ce qui explique cela?
Y’a beaucoup de femmes qui maintiennent toujours le système d’accouchement à domicile. Elles pensent qu’avec médecin ou pas elles vont accoucher alors que ce n’est pas ça. L’ accouchement peut se passer normalement ou avec des complications. Si un personnel qualifié n’est pas à côté ça pose problème. Donc vous médias devez nous aidez à les sensibiliser. De notre côté nous nous conseillons à nos agents de réserver un bon accueil aux patientes.
Mais certaines femmes se plaignent de ne pas être bien traitées dans certaines structures de santé quand elles viennent accoucher .
On a mis des numéros verts pour que toute femme qui subit cela nous interpelle à temps pour qu’on prenne des dispositions. Moi je n’ai pas encore eut des cas concrets faisant état d’abandon ou de maltraitance de femmes dans les structures sanitaires. A celles qui disent que les césariennes sont payantes je leur ai répondu que c’est elles qui doivent nous aider à maintenir la gratuité en dénonçant cette pratique. Car en payant elles sont les premières à être en infraction. Généralement c’est après l’accouchement que les réclamations financières se font. Sans polémiquer elles peuvent rappeler l’agent de santé que la césarienne est gratuite. Le changement de comportement est très difficile mais en s’y mettant tous, nous parviendront à faire changer assez de choses.
Votre cri de coeur
Les malades sont les premiers patrons des structures de santé. Donc c’est leur droit d’être traités convenablement. Si quelque chose ne va pas ils peuvent se tourner vers les responsables des services.
Maïmouna BANGOURA