Malgré la lutte contre le paludisme en Guinée, la maladie persiste. Dans la préfecture de Dubréka, ville située à 50 km de Conakry, des cas sont enregistrés chez les femmes enceintes. Le paludisme a des conséquences graves pour la mère mais aussi pour l’enfant. C’est pourquoi la sage-femme rencontrée estime que la prise en charge doit se faire correctement.
Au mois de Septembre 2018, sept cent trente sept femmes enceintes ont été reçues au centre de santé Mafoudia dans la commune urbaine de Dubréka. Parmi elles, 320 présentaient les signes du paludisme (fièvre). Après le test de TDR pour la confirmation, 97 femmes enceintes avaient le paludisme et 91 ont été prises en charge par le centre. Six autres ont été référées à l’hôpital préfectoral par ce que le stade de la grossesse ne leur permettait pas de prendre l’Arthermen Lumesfantrine(AL) et la quinine 300mg n’était pas disponible explique la sage-femme Sammy Louise. Elle souligne que le traitement des femmes enceintes atteintes du paludisme avant la treizième semaine de grossesse, se fait avec la quinine 300mg. A partir de trois mois et plus intervient l’AL ensuite Sulfadoxine Pyrmephamine (SP) pour la prévention.La durée du traitement est de trois jours.
Le non traitement correct du paludisme chez la femme enceinte peut entrainer de graves conséquences pour la mère et pour l’enfant. Il s’agit entre autre de l’avortement, la mort in-utero, le faible poids à la naissance. A cela s’ajoute les complications pendant l’accouchement, l’hémorragie et l’anémie sévère chez la femme enceinte. C’est pourquoi en plus de la moustiquaire imprégnée, lors des consultations prénatales (CPN), le SP appelé sulfadoxine pyrimephamine (trois comprimés prise unique sous supervision par l’agent de santé) est administré aux femmes enceintes dès la 13ème semaine jusqu’à la fin de la grossesse. « Certaines ne prennent pas le médicament à la maison c’est pourquoi on exige qu’elles le fassent devant nous. L’OMS recommande au minimum quatre CPN avant l’accouchement donc elles doivent venir chaque mois, pour prendre la dose jusqu’à leur terme. Celles qui ne respectent pas les rendez-vous ne vont pas être protégées contre cette maladie. Il y’en a qui viennent à 8 mois et d’autres même à 9 mois de grossesse mais nous leur donnons le SP même sur la table d’accouchement si elles ne l’ont pas pris avant » souligne la sage-femme.
Sammy Louise précise qu’au maximum 40 consultations se font les jours d’affluences comme les lundis. Nagnouma Keita 28 ans rencontrée sur les lieux est à son quatrième geste. Elle n’a pas le paludisme et semble bien maitriser l’utilisation de la moustiquaire imprégnée pour se prémunir contre la maladie « Aujourd’hui on m’a donné une moustiquaire imprégnée, elle est gratuite. Je dois la suspendre à l’ombre pendant quatre jours avant de commencer à dormir sous la moustiquaire. En plus je dois rendre mon environnement propre pour éviter le développement et la piqûre des moustiques qui transmettent le paludisme. C’est après trois mois qu’il faut laver la moustiquaire avec le savon djama. J’exhorte toutes les femmes enceintes de respecter les consignes du personnel de santé pour se protéger soi-même et protéger les enfants du paludisme ».
Au centre de santé Mafoudia de Dubréka, la plupart des femmes enceintes respectent les rendez-vous. Par exemple au mois de mars dernier, sur les 174 enregistrées c’est seulement 10 qui ne s’y sont pas conformé.
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