Les carrières de concassage de pierres deviennent de plus en plus des lieux d’attraction pour certaines mères de famille. Un travail pénible surtout pour une femme mais, cela ne les découragent pas. Leur objectif, satisfaire les besoins familiaux et vivre dans la dignité. A la carrière de Nongo dans la commune de Ratoma, elles sont nombreuses a y gagner leur vie.
Pour supporter les charges familiales, certaines femmes optent pour des boulots difficiles ou parfois même dits réservés aux hommes. A la carrière de Nongo, elles sont nombreuses à faire le concassage des pierres, le tri et la séparation des graviers du sable. Parmi celles rencontrées sur les lieux, figure une vielle d’environ 100 ans. Comme toutes les autres, Binta Labé vient tous les jours à 8h pour rentrer après 16h à kiroti, où elle réside avec sa fille et ses petits-fils.
Pelle en main, sous le soleil, elle fait le tri pour séparer le gravier du sable. Le travail est pénible surtout pour quelqu’un de son âge nous a-t-elle confié. Mais elle le préfère pour vivre en toute dignité. « Depuis 20 ans je suis dans les carrières. Grâce à çà je nourris ma famille et je parviens à faire face aux besoins de ceux qui sont au village. Les gens me disent souvent d’abandonner ce travail compte tenu de mon âge, mais je n’ai pas de choix puisque je n’ai pas d’autre boulot et je ne suis pas instruite ».
Le prix du chargement de gravier à la carrière de Nongo se négocie entre 700.000fg à 1.800.000fg. Mais parfois les conditions de vie, leur font vendre le chargement à n’importe quel prix pour subvenir aux besoins de la famille raconte-t-elle. La vielle dame ajoute que dans les années antérieures, il était facile d’avoir un chargement de gravier, mais actuellement il leur faut des semaines, voir un mois. «Lorsqu’on venait de commencer dans cette carrière, on rassemblait les graviers en les balayant seulement. Actuellement, on paye les jeunes à 100.000fg où 200.000fg pour avoir les blocs pierres que nous cassons à notre tour pour en faire des graviers. S’il pleut nous avons bâches pour nous couvrir et nous continuons le travail ».
Ces femmes ne manquent pas de détermination malgré les difficultés qu’elles croisent sur leur chemin.
Maïmouna Bangoura