À travers des actions de coopération technique, la GIZ soutiendra ce département dans l’élargissement d’une campagne nationale de sensibilisation sur l’utilisation « responsable » des réseaux sociaux. Baptisée « En Ligne, Tous Responsables », cette campagne qui repose sur l’éducation numérique et la mobilisation communautaire a été lancée en juin 2024 pour renforcer la résilience des populations face aux fake news et à la désinformation en ligne.
La coopération entre la GIZ et le ministère de la Communication porte sur des formations, la production de contenus fiables et la sensibilisation du public à une utilisation responsable des médias numériques. Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs étatiques, des médias et de la société civile pour identifier et gérer les fausses informations, a indiqué le ministère.
Les fake news sont un « fléau qui déstabilise nos nations », a prévenu un responsable ivoirien, ajoutant que « l’usage inapproprié des réseaux sociaux peut provoquer des psychoses sociales et des conflits ». En collaborant avec la GIZ, le ministère de la Communication veut former, d’ici au mois de juin, plus de 60 000 personnes sur la lutte contre la désinformation.
Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcer la fiabilité de l’information en Afrique de l’Ouest » (2023-2026) mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ). Cofinancé par le BMZ et l’Union européenne (UE) et implémenté par la GIZ, ce projet concerne également le Sénégal. Il soutient des acteurs clés de l’État, de la société civile et des médias afin qu’ils soient mieux à même de gérer la désinformation.
Régulation insuffisante de l’espace numérique
Le projet a été conçu pour « analyser les flux de désinformation aux niveaux national et régional », « produire des contenus médiatiques factuels et fiables », « sensibiliser la population et renforcer ses compétences en matière de médias, notamment à travers des projets créatifs et de formations » et « encourager les dialogues et l’apprentissage mutuel entre différents acteurs (apprentissage entre pairs) pour mieux réguler les espaces d’information », selon la GIZ.
La désinformation est la diffusion ciblée des fausses allégations dans le but d’influencer l’opinion publique et les décisions politiques, a-t-on précisé. Les plateformes numériques conduisent à une diffusion plus rapide, plus globale et moins coûteuse de la désinformation.
En Afrique, les acteurs et les réseaux intervenant aux niveaux local et mondial ont souvent recours à des campagnes de désinformation pour accentuer la polarisation de la société, perturber la cohabitation démocratique et briser de manière ciblée la confiance dans les institutions, a-t-on poursuivi. Les femmes, les minorités ethniques et religieuses ainsi que d’autres groupes de population défavorisés sont particulièrement touchés par les effets délétères de la désinformation.
Outre les objectifs géopolitiques et de politique intérieure, les incitations économiques jouent un rôle croissant dans la promotion de la désinformation. La régulation insuffisante de l’espace numérique, le manque de compétences des responsables au sein des pouvoirs publics et de la population ainsi que l’absence d’un journalisme de qualité contribuent à aggraver ce phénomène, a-t-on déploré.