Tout comme la première, la deuxième confrontation, entre le capitaine Moussa Dadis Camara, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba », et le capitaine Marcel Guilavogui étaient également présents. Le président du tribunal a demandé au capitaine Dadis de se retirer avant d’appeler le colonel Moussa Thiegboro, tout en maintenant le commandant Toumba et le capitaine Marcel Guilavogui.
Réagissant à ces confrontations, Me Alpha DS, avocat de la partie civile, estime qu’il y a eu une sorte de concertation entre les accusés :
« On s’attendait à ce que les uns et les autres réitèrent les propos qu’ils avaient déjà tenus pendant la phase d’interrogatoire. mais il est manifeste qu’il y a certainement eu une sorte de concertation entre les accusés pour ne pas se dénoncer. Cependant, ce qui est important, c’est d’abord que le tribunal comprenne, ensuite il y a YouTube (pour les déclarations précédentes, ndlr). C’était aussi un test pour évaluer la sincérité des accusés qui étaient en confrontation. Le plus important pour nous était de pouvoir poser des questions, pour le reste, je crois que le tribunal est suffisamment outillé pour comprendre si ces accusés étaient disposés à dire la vérité ou s’ils ont cherché à se protéger. »
En réponse à son confrère de la défense, Me Jean Baptiste Jocamey, qui affirmait que cette confrontation était une manière d’opposer les accusés entre eux, Me Alpha DS Bah souligne :
« La confrontation n’est pas nécessairement destinée à opposer les accusés. Son objectif est de vérifier si les propos tenus précédemment seront réitérés ou non malgré les contradictions. C’est le but du jeu. Je pense que c’est un argument tiré par les cheveux. Quoi qu’il en soit, le plus important est que nous ayons saisi la moralité de chacun d’entre eux et que le tribunal agira en conséquence au moment opportun. »
Aboubacar Camara