Côte d’Ivoire : La BD comme canal d’éducation et de sensibilisation
Par le biais de ses BD, un artiste ivoirien veut dénoncer le phénomène de délestage électrique dans le pays et attirer l’attention sur l’importance d’investir dans les énergies renouvelables.
En Côte d’Ivoire, Charles Dadié alias « Chabatheo » met son art au service de l’éducation de la jeune génération et de la sensibilisation aux problèmes sociétaux dont la pénurie d’électricité.
Parmi ses célèbres BD figure la saga « Delestron », mettant en scène un personnage portant un masque et des bottes effilées qui a la particularité d’être sur le réseau social Facebook à un moment où la Côte d’Ivoire commence à connaître une vague de coupures électriques intempestives. Il s’agit d’un anti-super héros qui prive la population ivoirienne d’électricité.
Sur un ton sarcastique, l’artiste veut dénoncer à travers ce personnage le phénomène de délestage en Côte d’Ivoire, mais aussi attirer l’attention sur l’importance d’investir dans les énergies renouvelables dont il est un fervent partisan. Son objectif est également de transmettre à son jeune public les bonnes valeurs afin qu’ils puissent devenir des futurs citoyens vertueux, capables d’impacter positivement le monde.
« Ce dont je suis le plus fier, c’est que cette bande dessinée a poussé les autorités à régler la situation qui devenait intenable », se félicite Chabatheo dans un entretien accordé à la dpa.
Une rémunération insuffisante
Cofondateur d’ADM Studio, une maison d’édition de magazines pour enfants, l’artiste ivoirien déplore l’insuffisance de la rémunération des illustrateurs en Côte d’Ivoire. « Lorsqu’un illustrateur signe un contrat avec une maison d’édition, il ne perçoit que 3 à 5 pour cent sur la vente de sa BD, peu importe que ce soit sa propre histoire ou pas. L’alternative serait de s’autoéditer, mais cela n’est pas donné à n’importe qui », explique-t-il.
Actuellement, Chabatheo prépare une nouvelle bande dessinée qu’il autoéditera prochainement. À terme, il ambitionne de passer de l’illustration à l’animation et de créer un studio afin de promouvoir les histoires africaines.
« La bande dessinée, le dessin animé en Afrique mérite d’être mieux financé quand on considère qu’il y a de belles histoires fantastiques à foison dans nos contes et légendes. J’espère que les illustrateurs africains seront en mesure un jour de vivre décemment de leur art comme tout autre métier », soutient-il.
Source : dpa.news