Dans cette exploitation agricole connue sous le nom de « La ferme Savoir écologique » nichée à Niamey, Aoussouk élève des poules qui sont nourries aux asticots obtenus à partir des déjections animales. Associés à des copeaux de bois et des viscères d’animaux, ces excréments laissés à l’air libre pendant 24 heures permettent d’attirer les mouches, qui finissent par y laisser leurs œufs.
« Très riches en protéines, les larves obtenues nous servent à nourrir nos volailles ce qui constitue une excellente alternative aux céréales devenues aujourd’hui de plus en plus coûteuses », indique Aoussouk dans un entretien accordé à la dpa. « Le recyclage des déjections de nos petits ruminants nous permet également de produire du fertilisant biologique pour nos papayes ainsi que notre pépinière de plantes aromatique et médicinales », explique-t-il encore.
À travers ce processus, cet ingénieur en biodiversité entend non seulement réduire les coûts liés à l’élevage et aux intrants mais aussi de lutter contre le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre générées par les déjections.
Le fourrage hydroponique pour économiser l’eau
D’après une étude publiée en 2021 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et la Coalition pour le climat et la qualité de l’air, les émissions produites par le bétail provenant du fumier et des rejets gastro-intestinaux, représentent environ 32 pour cent des émissions de méthane d’origine humaine.
Pour nourrir ses ovins, Aoussouk cultive du fourrage hydroponique. Il s’agit d’un procédé qui consiste à germiner des graines de maïs en condition de culture hors-sol, ce qui permet d’obtenir du fourrage vert pour ruminants. « De cette manière, nous produisons une alimentation très riche et en quantité suffisante, ce qui nous aide à obtenir rapidement un meilleur engraissement des animaux. Ne nécessitant aucune occupation de terre, cette technique contribue à économiser l’eau », assure le jeune fermier.
Outre les poules et les ruminants, Aoussouk élève aussi des canards coureurs indiens qui sont d’excellents insecticides et herbicides naturels. En effet, ces derniers ont la particularité de se nourrir des insectes, des limaces et des mauvaises herbes qui ravagent les plantes.
« En migrant vers un modèle d’agriculture écologique, nous sommes en mesure de réduire les coûts liés à la production, de préserver l’environnement et de lutter contre l’insécurité alimentaire », insiste Aoussouk. À moyen terme, il espère agrandir sa ferme et développer ses infrastructures. Il souhaite également lancer des programmes de formation en agriculture durable afin d’aider les jeunes producteurs agricoles notamment les femmes à s’adapter au changement climatique.
Source: dpa.news