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Des enfants en conflit avec la loi existent et s’accroissent même si l’on en parle peu. Il affecte le devenir de bon nombre d’entre eux dans le pays et la responsabilité reste partagée. Tel est l’avis de M. Camara, un père de famille résident dans l’une des banlieues de Conakry : » lorsque vous mettez un enfant au monde vous avez des responsabilités vis à vis de lui. Vous devez par exemple l’encadrer et lui donner une bonne éducation. Malheureusement de nos jours, rares sont des parents qui prennent en compte les droits fondamentaux de l’enfant. Ils sont plutôt préoccupés par le travail et par la recherche du quotidien« .
Pour gérer les crimes et délits commis par les enfants et les mineurs, un tribunal spécial est crée en Guinée. Il s’agit du tribunal pour enfants situé dans la capitale Conakry. Il est le seul de sa catégorie pour l’instant dans le pays. Les travailleurs y reçoivent chaque jour de nombreux cas dont la majorité liée au vol précise Lamine Touré, substitue du procureur spécial près le tribunal pour enfants: « vous conviendrez avec moi que toutes les infractions pratiquement qui peuvent être commises par les majeurs sont commises de nos jours par les enfants. C’est par exemple le vol qui est d’ailleurs l’infraction la plus récurrente chez les mineurs. A longueur de journée, nous suivons des procédures pour lesquelles les enfants sont interpellés parfois associés avec des majeurs. »
Mais il n’y a pas que ça renchérit Lamine Touré: » il ya des mineurs qui commettent aujourd’hui des infractions d’abus de confiance, d’escroquerie, de viol et d’abus sexuels voir même des infractions contre la paix publique comme les manifestations interdites. »
A la différence des tribunaux pour les majeurs, celui des enfants joue d’abord un rôle protecteur. Toutefois, certains enfants en conflit avec la loi sont incarcérés selon la gravité de l’acte commis. Le substitue du procureur précise que les décisions tiennent compte de certaines spécificités, car les enfants ne peuvent pas avoir les mêmes temps de détention que les majeurs. En matière correctionnelle, la détention préventive est de 15 jours renouvelable une seule fois. Avant d’arriver à ce niveau de décision, des solutions comme la médiation, où l’aide à l’insertion de certains enfants au regard de leur situation sont priorisées. Le substitue du procureur ajoute qu’à ces voies de recours va s’ajouter bientôt la répression des parents qui ont démissionné de leur responsabilité rassure.
Manian Condé