Le centre de Somgandé a été doté d’un dortoir de 100 places, d’un réfectoire de 200 places, d’une buanderie, de deux blocs de latrine et de deux blocs de douche. Celui de Gampéla a été doté d’un dortoir de 100 places, d’un atelier d’électricité et d’un atelier de mécanique automobile. Le réfectoire de ce centre a été étendu et équipé. Les nouvelles infrastructures du centre de Somgandé ont été inaugurées par la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Hélène Marie Laurence Marchal, et l’ambassadeur allemand Andreas Michael Pfaffernoschke.
« Nous avons besoin d’un espace pour mieux encadrer ces enfants. L’espace qui nous accueille aujourd’hui stabilise les enfants. Quand ils sont dans la rue, ils sont perturbés et, du coup, nous avons besoin de les stabiliser avant de les remettre soit à leurs familles, soit de les encadrer pour une formation professionnelle ou encore vers la scolarisation ou la rescolarisation », a déclaré la ministre. Le Burkina Faso compte plus de 9300 enfants et jeunes « en situation de rue », dont 25 pour cent dans la capitale Ouagadougou, a-t-elle indiqué, citant les résultats d’un recensement effectué en décembre 2016 dans les 49 communes urbaines du pays.
Résultats en dessous des objectifs
Depuis août 2018, le gouvernement a lancé, a ajouté la ministre, une « opération de retrait des enfants en situation de rue » qui a permis, à la date du 30 septembre 2021, de « retirer 2793 enfants et 244 mères d’enfants » essentiellement à Ouagadougou, et à Bobo-Dioulasso (Sud-Ouest), la deuxième ville en population. Ces résultats sont en dessous des objectifs d’un plan gouvernemental visant à baisser le nombre d’enfants en situation de rue de 50 pour cent, à la fin de 2020.
Ces enfants, filles ou garçons, se sont trouvés dans la rue pour différentes raisons : pour échapper à des violences physiques et morales, à la honte d’une grossesse non désirée, ou venus de la campagne dans l’espoir de gagner assez d’argent pour leurs familles, ou parce qu’ils sont abandonnés par leurs parents. Démunis, ces enfants sont exposés à toutes sortes de dangers comme les violences, les viols, les drogues, et les exploitations.
Initiatives pour la formation professionnelle
Financé par la KfW à hauteur de 6 millions d’euros (3,9 milliards de francs CFA), le projet « FEJ » intervient dans 65 communes des régions du Sud-ouest, de l’Est, et du Centre-est du Burkina. L’objectif est de mieux protéger les enfants ainsi que les jeunes âgés de moins de 25 ans, socialement défavorisés et vulnérables, contre les pires formes de travail, la traite des enfants et des personnes, et les violences basées sur le genre (VBG).
La sixième phase du projet (janvier 2019-décembre 2021) soutient notamment les initiatives de formations professionnelles des jeunes dans les filières porteuses. « Respecter les droits des enfants, c’est leur donner un toit, de la nourriture, de l’éducation », a souligné l’ambassadeur allemand Andreas Michael Pfaffernoschk.
« Nous étions dans la rue. Aujourd’hui, nous sommes accueillis dans le centre d’éducation et de formation professionnelle (de Somgandé, ndlr) sans condition. Ici, nous apprenons beaucoup de choses. Certains d’entre nous ont repris le chemin de l’école, d’autres sont dans des ateliers pour apprendre un métier tel que la menuiserie, la couture, l’électricité, la mécanique auto et moto », s’est félicité le représentant des pensionnaires, Josué Nikiéma, cité par un média local.
SOURCE: dpa.news