En vue d’atteindre l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui vise à mettre fin au Sida, les pays du monde devraient atteindre, d’ici à 2025, les « objectifs 95-95-95 », conformément à un plan quinquennal lancé en décembre 2020 par le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Il s’agit de faire en sorte que : 95 pour cent des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique (objectif 1), 95 personnes des personnes qui connaissent leur statut sérologique soient placées sous traitement (objectif 2), et 95 pour cent des personnes qui reçoivent un traitement suppriment leur charge virale (objectif 3).
L’OMS suit les progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs 95-95-95 à l’aide d’un tableau de bord qui a été publié le 7 décembre, lors de la « Conférence internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique », tenue à Durban, en Afrique du Sud. D’après ce tableau de bord, en décembre 2021, les pays de la région africaine indiquent que 87 pour cent des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 77 pour cent sont placées sous traitement et 68 pour cent ont désormais une faible charge virale.
« Ce tableau de bord est un signal d’alarme lancé aux gouvernements africains pour qu’ils restent concentrés sur l’éradication du Sida », a déclaré Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « La Covid-19 a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre. Nous devons lutter simultanément contre la Covid-19 et contre le VIH. », a-t-elle dit.
Pour l’OMS, des services communautaires et des établissements de santé où la stigmatisation n’est pas tolérée peuvent aider à s’assurer que les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe et d’autres groupes clés de la population bénéficient des soins de santé dont ils ont besoin. « L’Afrique a déjà réalisé d’immenses progrès, et nous savons comment mettre fin au Sida. Mais à moins que les gouvernements n’accélèrent le rythme, n’augmentent les ressources et ne s’engagent à renforcer leurs systèmes de santé fragiles, nous ne parviendrons pas à parcourir la dernière ligne droite », a déclaré Moeti.
Les mesures clés pour amplifier la dynamique de lutte contre la maladie comprennent l’élargissement de l’accès au traitement et aux soins du VIH, notamment la décentralisation des services vers la base et l’élimination du paiement par les usagers pour l’accès à des services clés, et la hausse du financement national des programmes de lutte contre le VIH par les gouvernements. Il s’agit également de renforcer la lutte contre la stigmatisation et la discrimination afin que les personnes nécessitant des soins n’aient pas peur de chercher à se faire soigner.
Le VIH/Sida demeure un problème majeur de santé publique dans la région africaine de l’OMS, qui abrite près de 26 millions de personnes vivant avec le VIH et représente 70 pour cent de tous les décès liés au sida dans le monde. En 2020, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde a atteint 37,7 millions de personnes dont deux tiers (67 pour cent) en Afrique subsaharienne. Dans cette région du continent africain, les femmes et les filles représentaient 63 pour cent de toutes les nouvelles infections au VIH. Depuis sa découverte en 1983, le Sida a tué 36,3 millions de personnes à travers le monde.
source: dpa.news