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Au cours de deux jours d’échange, 38 journalistes ont élaboré un document de plaidoyer à l’endroit des nouvelles autorités du pays. Ces journalistes viennent de différents organes de l’intérieur du pays, de la capitale, des associations professionnelles et sont encadrés par des avocats et juristes spécialisés en droit des libertés de la presse. Ceci à l’issue du forum national pour un journalisme libre, indépendant et de qualité en Guinée, initié à Conakry par l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée et Reporters sans frontière, C’est madame le ministre de l’information et de la communication qui a présidé cette cérémonie de clôture.

Plusieurs recommandations ont été formulées par les participants par la voix de Kadiatou Touré vice présidente de l’association des femmes journalistes de Guinée:
» – Respecter la liberté de la presse et à l’exercer avec responsabilité et professionnalisme;
– Construction d’une maison de la presse par l’État ou par tout autre partenaire qui en a les moyens;
– La signature d’un contrat de travail pour tout agent engagé par un média national;
– La signature de la convention collective des patrons des médias;
– La mise en place d’un service d’auto régulation;
– L’implication des normes santé et sécurité au travail conformément au BIT; – L’immatriculation des travailleurs à la Caisse nationale de sécurité sociale pour la couverture sociale des travailleurs.
– Le respect des normes de travail édicté par le BIT.
– Le paiement des heures supplémentaires et des jours fériés des médias publics.
– La prévision d’un budget de fonctionnement et de production pour les médias d’État.
– La construction d’un siège pour l’AGP. – – – La prise en charge des stagiaires des médias publics.
– L’abandon systématique de la stigmatisation et du harcèlement des femmes dans les rédactions privés.
– L’achat de véhicules pour les médias publics…. »

Chaikou Yaya Baldé président de la structure organisatrice de ce forum, a dans son allocation indiqué à la ministre de l’information et de la communication, le non respect de la liberté de la presse dans l’exercice du métier: « Ce forum vous offre une belle opportunité de conférer avec des principaux acteurs de votre secteur mais aussi et surtout de vous enquérir des problèmes qui les assaillent. Je rappelle au classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontière en 2020, la Guinée s’est classée 110ème sur 180 pays. Entre 2013 et 2021, notre pays a perdu 23 places au classement mondial. Ces chiffres expriment nettement avec les discours triomphalistes longtemps servi aux Guinéens du genre je cite » la presse Guinéenne se porte bien, aucun journaliste n’est en prison ». Ces dernières années sous le régime défunt, plusieurs journalistes ont fait l’objet de menaces, d’acharnement, d’intimidation, voir d’arrestation et détention arbitraire en dépit de la loi L002 qui constitue un rempart pour le métier de journaliste. Depuis le 5 septembre dernier, l’accès à l’information des journalistes aux événements clés de la transition comme les concertations nationales et l’installation de Premier Ministre, a été rendu difficile pour les médias privés et la radio nationale. Des conditions de vie, de travail des journalistes et les techniciens elles sont grosso modo déplorables pour ne pas dire lamentables »

Dans sa prise de parole, Madame le ministre de l’information et de la communication a réitéré son engagement pour la mise en œuvre de toutes les recommandations formulées auprès du gouvernement: « j’ai entendu vos cris de cœur, j’ai aussi appris par l’occasion. Le domaine des médias ne m’est certes pas inconnu mais j’y plonge depuis quelques temps, et c’est avec beaucoup d’émotions que je m’aperçois des difficultés dans lesquelles malgré l’expertise que vous avez, les difficultés dans lesquelles vous évoluez. Sachez que vous avez une partenaire avec vous, une amie, une sœur, un membre de la famille des médias de la Guinée qui évolue désormais à la tête d’un département duquel vous relevez. Le gouvernement de la transition sous l’impulsion de son président accorde un rôle de premier plan aux médias nationaux, africains et étrangers. Le gouvernement de la transition s’engage pour que la presse constitue désormais dans notre pays le bouclier et le complément des libertés fondamentales sans lesquelles les citoyens ne pourraient s’épanouir dans un état de droit moderne. Pour moi ce forum s’inscrit en droite ligne des préoccupations de CNRD et du gouvernement, celle d’assurer un environnement ouvert libre et sécurisé aux journalistes. Mon département veillera à la mise en œuvre des recommandations qui sont issues des travaux de se présent forum dans les domaines de ses compétences »

Aboubacar Camara