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Après deux années à la tête de l’ONG Agir contre le réchauffement climatique (ACOREC), Saikou Amadou Tidiane Diallo est actuellement chargé à la formation. C’est en novembre 2018 après son anniversaire qu’il a fondé cette structure qui compte aujourd’hui 44 membres (élèves, étudiants, pépiniéristes et amoureux de la nature). A travers des plants d’arbres ils luttent de leur mieux contre la dégradation du couvert végétal. Ils sont aussi actifs sur les réseaux sociaux (facebook: agir contre le réchauffement climatique et twitter: ACOREC GN etc). Saikou Amadou Tidiane Diallo a remporté la seconde place de la première édition des Awards de l’écologie africaine dans la catégorie engagement personnel, associations et coopératives. Une édition tenue le 5 juin dernier en Côte d’Ivoire. C’est une interview de Hadjiratou Bah.
Qu’est ce qui vous a poussé a agir contre le réchauffement climatique ?
C’est parti du constat que je posais des actes tout en ignorant leurs conséquences sur l’environnement. Quand je buvait un sachet d’eau par exemple je le jetais par terre. Avec mon épouse nous utilisions énormément le charbon de bois. Quand je rentrais à la maison j’aimais beaucoup allumer la lumière même pendant la journée. Je ne connaissais pas l’importance de l’arbre.
Comment avez vous entendu parler de la question de réchauffement climatique.
Un jour j’ai entendu parler de pollution dans les médias. On y parlait également de l’importance des arbres dans la lutte contre le réchauffement climatique. A partir de là j’ai constaté que quand je suis sous l’arbre ce n’est pas la même chose que quand je suis dans la rue. C’est pour dire que l’arbre donne l’ombre et la fraîcheur qui existe sous l’arbre je ne peux pas la trouver ailleurs. Donc je me suis dit que je peux poser des actes qui entrent dans le cadre de la protection de l’environnement. J’ai également constaté l’exploitation dans les zones minières comme Fria où j’ai été, ainsi que le tarissent à Labé des cours d’eau comme Pounthioun, Léba, etc, sans oublier la canicule de Conakry. En classe également on nous parlait de la couche d’ozone sensée nous protéger des rayons ultraviolets du soleil.
Qu’avez vous fait pour lutter contre le réchauffement climatique ?
La première chose que j’ai faite est de planter un arbre (flamboyant) dans la forêts de Kakimbo le jour de mon anniversaire le 3 novembre 2018 et qui a marqué la naissance du challenge « un anniversaire, un arbre ». C’est au cours de ce même mois de novembre que j’ai fondé ACOREC (agir contre le réchauffement climatique). Ensuite à la maison même si ça me coûte beaucoup, nous utilisons maintenant le gaz. Quand je vois une personne jeter un sachet d’eau dans la rue je le prend et met à la poubelle. Si j’ai l’occasion de lui en parler je le fait. Parfois quand ma femme veut laver mes habits elle trouve assez de sachets plastiques dans mes poches.
Comment faites vous votre campagne contre le réchauffement climatique dans votre communauté et au- delà ? Est ce que votre message passe ?
Dans le quartier nous les jeunes avons un coin où nous nous asseyons et que nous appelons notre base. Avant quand je sensibilisait les gens ils me disaient « tu penses que c’est toi qui va changer le pays ? » Quand ils jettent leurs sachets d’eau je les ramasse devant eux et les met à la poubelle. Finalement quand je suis là les gens me regardent et hésitent de jeter leurs sachets à terre. C’est comme ça que le changement a commencé dans le quartier et même en Guinée. Car quand j’ai fondé ACOREC nous allions vers les gens pour les inviter à planter un arbre. Maintenant c’est les personnes même qui achètent les arbres et nous contactent pour les planter le jour de leur anniversaire. Certains plantent même des arbres selon le nombre de leur âge.
Quels ont été les résultats de votre sensibilisation?
Ça démystifié la forêt, car les gens avant avaient peur de rentrer dans la forêt à cause des serpents et autres croyances. Maintenant les gens y fêtent leurs anniversaires où vont s’y détendre entre amis. En plus si 1 seul arbre filtre 28 kg de pollution atmosphérique par an, nous nous avons planté plus de trois mille arbres rien que pour les anniversaires depuis la création de ACOREC en 2018. Donc en terme de réduction de carbone ça aide.
Avec ACOREC en 2020 il y’a eut la caravane élèves et climat qui a consisté à sensibiliser les plus jeunes dans le cadre de la protection de l’environnement. A Conakry 50 écoles ont été ciblées à savoir 10 par commune. A Labé deux écoles. Mais l’apparition du coronavirus ne nous a pas permis de continuer.
Puis à l’occasion de la fête de tabaski 202O dénommé « Donkin légal« nous avons invité les citoyens à planter un arbre. Plus de 2000 arbres ont été planté dans la forêt de Démoudoula (Conakry), et à l’intérieur du pays (Pita, Dalaba, Labé, Faranah et Dinguiraye). Nous nous préparons pour Tabaski 2021 avec la collaboration des ressortissants de certaines localités.
Nous avons aussi fait des causeries éducatives à l’Université Koffi Anan dans le cadre de la sensibilisation sur la protection de l’environnement. A ces causeries ont assisté des élèves, des étudiants et des diplômés.
La première édition des Awards de l’écologie africaine s’est tenue en Côte d’Ivoire le 5 juin 2021. Sur plus de 3000 postulants vous avez remporté la seconde place dans la catégorie engagement personnel, associations et coopératives, quelle a été votre réaction?
J’étais content. Ça signifie que les efforts fournis ont été récompensés et que ceux qui auparavant disaient que c’est une perte de temps, ont tort.
Merci