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Premières victimes des violences, les femmes et les jeunes sont des maillons incontournables dans la promotion de la paix et la résolution des conflits. D’où l’importance de renforcer leurs capacités et les doter des moyens nécessaires pour qu’ils puissent mieux sensibiliser leurs communautés.
Bon nombre de ménages en Guinée sont tenus par des femmes tant sur le plan alimentaire, éducatif, financier… En temps de violences elles sont les premières à en subir les conséquences car ne pouvant pas aller à la quête de leur quotidien. Les jeunes ne sont pas épargnés non plus, car au centre de manifestations diverses où ils y perdent souvent la vie, sont blessés ou emprisonnés.
Pour résoudre ce problème l’observatoire national opte pour des dialogues communautaires impliquant ces deux couches clés. C’est dans ce cadre qu’il a récemment renforcé les capacités d’une centaine de jeunes. Ceci dans le cadre de la mise en oeuvre d’un projet d’accompagnement des femmes leaders communautaires pour la prévention d’éventuels conflits liés aux élections législatives et présidentielles.
Entamées en Mai 2019, les sessions de dialogue se poursuivent dans les cinq communes de Conakry et portent leurs fruits estime Cheik Tidiane Nabé relais communautaire à Matoto: « les élections passées il y’a eut beaucoup de tensions et beaucoup craignaient qu’il n’y ait un drame ethnique entre les différentes ethnies mais tel n’a pas été le cas parce que les femmes ont fait beaucoup de sensibilisation à travers des campagnes de masse, des échanges. Parce que quand y’a instabilité elles sont les premières à en souffrir. »
Oumou Hawa Diallo porteuse de handicap et œuvrant dans ce domaine fait parti de la centaine de jeunes formés récemment en montage de vidéos dans le cadre de la gestion des conflits et les violences basées sur le genre. : »avant de suivre cette formation j’étais peu impliquée en ce qui concerne la consolidation de la paix, car j’étais beaucoup plus focalisée sur les droits des personnes handicapées et les violences basées sur le genre. Maintenant j’ai su que j’ai un grand rôle à jouer pour la paix dans ma communauté étant dans une localité qui figure parmi les plus conflictogènes à Conakry. Grâce à cette formation je sais comment faire la sensibilisation sur le terrain, et le montage vidéo.
Les femmes sont incontournables dans le maintien durable de la cohésion sociale, d’où la nécessité de promouvoir et protéger leurs droits, insiste cet activiste: « Les gens se limitent à la première dimension de la gente féminine c’est à dire les femmes qui ont besoin d’espace ou qui sont des victimes. Mais il y’a une deuxième dimension, les actrices de transformation de la société. Mais aussi longtemps qu’on va les maintenir dans l’injustice, l’iniquité, les violences, leur priorité sera d’abord de s’émanciper de cela, donc on rate l’opportunité d’avoir des partenaires de développement ».
Hadjiratou Bah
Une initiative de la CONAREG et Sites of Conscience dans la troisième phase de son projet « prévention de la violence et consultations communautaires en Guinée.