L’objectif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est de créer un marché unique pour la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes, sans aucun droit de douane et sans autres restrictions aux frontières.
Tunis (dpa) – L’Allemagne qui préside actuellement le Conseil de l’Union européenne (UE), soutient l’entrée en vigueur, prévue au 1er janvier 2021, de la « Zone de libre-échange continentale africaine » (ZLECAF), un projet phare de l’Union africaine (UA). Les échanges, dans le cadre de cette Zone, devaient débuter le 1er juillet 2020, mais ont été reportés de six mois en raison de la pandémie de de la Covid-19. « En tant que premier marché intérieur au monde, l’Europe est (…) prédestinée à soutenir l’Union africaine (UA) dans l’un de ses projets clés : la mise sur pied d’une zone de libre-échange continentale », a annoncé le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Le chef de la diplomatie allemande s’exprimait, le 27 octobre, à Berlin, à l’occasion de la remise de l’édition 2020 du Prix allemand pour l’Afrique à la somalienne Ilwad Elman. « Nous, Européens, faisons bien de soutenir du mieux que nous pouvons tous les efforts visant à renforcer l’unité africaine. En effet, de par notre expérience, nous savons que dans ce monde de la concurrence des grandes puissances, nous aussi, Européens, pouvons uniquement être entendus si nous parlons d’une seule et même voix en Europe », a-t-il souligné.
ZLECAF – « le plus grand espace d’échange commercial au monde »
La ZLECAF deviendra « le plus grand espace d’échange commercial au monde », avait annoncé Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA). L’objectif de la ZLECAF est de créer un marché unique pour la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes, sans aucun droit de douane et sans autres restrictions aux frontières.
Il s’agit d’un espace représentant un marché d’environ 1,3 milliard de consommateurs potentiels et un chiffre d’affaires de 3.000 milliards de dollars par an, selon l’UA. La population de l’Afrique, estimée à environ 1,3 milliard de personnes, devrait atteindre 1,7 milliard d’ici à 2030 et 2,5 milliards d’ici à 2050.
La ZLECAF se propose d’augmenter le taux des échanges économiques intra-africains de 16 pour cent actuellement, soit 2 pour cent du commerce mondial, à près de 25 pour cent à court terme, et à 52 pour cent, à long terme. Elle pourrait, si elle est « pleinement mise en œuvre », accroître le revenu régional de 7 pour cent (soit 450 milliards de dollars), accélérer l’augmentation de la rémunération des femmes et sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, d’ici 2035, selon un récent rapport de la Banque mondiale (BM).
L’Accord de la ZLECAF est entré en vigueur le 30 mai 2019 après la ratification du traité par 22 pays – le nombre minimum requis en vertu du traité, sur les 54 qui ont accepté d’être membres du bloc. L’Érythrée est le seul pays qui n’a pas encore pris d’engagement envers l’organe continental. Avec le soutien financier de l’Union européenne (UE), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique(CEA) aide les États africains à élaborer des stratégies nationales pour la mise en œuvre de la ZLECAF.