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Le ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables a rendu ce 23 Mars dans ses locaux les 7 enfants atteints d’albinisme à leurs familles. C’etait en présence des ONG de défense des droits de cette couche vulnérable. Âgés de 5 à 9 ans, ces enfants étaient confiés à la Confédération Nationale des Albinos de Guinée (CNAG) depuis le 9 juillet 2020 date d’arrestation par l’OPROGEM des six femmes qui les obligeaient à faire la mendicité sur le pont de Madina dans la commune de Dixinn. Mises à disposition de la justice leur peine est tombée le 26 août dernier.
Ces tous petits retournent certes dans leurs familles biologiques mais désormais suivis à la loupe par le ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables. Au cours de ces échanges de plus de deux heures les cadres de ce département notament le chef de cabinet et les ONG de défense des droits des personnes atteintes d’albinisme ne sont pas passés par le dos de la cuillère à l’endroit des parents. Ils ont signifié en langue locale leur indignation face à leur laxisme dans l’encadrement de leurs enfants. Venues de Coyah et Foracariah, les mères de ces petits ont prétexté la pauvreté qui les ont conduit à confier leurs enfants atteints d’albinisme. Une pilule dure à avaler par les représentants des ONG et de l’Etat qui estiment que ces femmes devaient être pourssuivies pour complicité car percevant un pourcentage dans l’exploitation de leur progéniture. En outre ces dernières vivent bien avec leurs autres enfants non albinos qui ne sont pas soumis à la mendicité.
Tout en rappellent la double vulnérabilité des enfants amelaniques face ces femmes ont été sommées de changer de comportement: » il faut que les parents cessent. Si tu n’aimes pas ton propre enfant ce n’est pas ces femmes qui les exploitent qui vont les aimer. C’est rare de voir une famille où un ou deux enfants atteints d’albinisme n’existent pas. Avec cette maladie à coronavirus beaucoup avaient réduits leurs déplacements et pendant ce temps vous exposez vos enfants aux intempéries de la nature dans la rue. Si vous ne voulez pas d’eux mettez les à la disposition des nos ONG ou du ministère pour qu’on les place dans des orphelinats et les suivre », a dit Aboubacar Camara president de la CNAG
« Il existe une loi qui protège les enfants et réprime la mendicité. Mettre un enfant de zéro à 17 ans dans la rue c’est le rejetter. Chers parents aimez ces enfants. Ne pensez pas qu’ils sont votre source de malheur « , renchérit Kabinet Camara de l’UBEAG (Union pour le bien-être des albinos de Guinée)
Toutefois l’irresponsabilité de certains pères biologiques a aussi été fustigée dans la salle. Des pères qui à la naissance d’un enfant atteint d’albinisme le rejette et l’abandonne à leur mère notamment dans les villages.
Malgré leurs nombreuses excuses, sur demande des ONG le département en charge des personnes vulnérables a fait signer un engagement à ces femmes afin qu’elles ne les exposent plus à une exploitation de quelque nature que ce soit: « les enfants atteints d’albinisme sont très intelligents, leur seul problème c’est la peau. Le ministère prend désormais des dispositions pour mettre fin à ce phénomène dégradant qui ne permet pas l’évolution de ces enfants parce qu’ils sont exposés à leur pire ennemi le soleil au cours de cette mendicité qu’ils subissent. Nous avons décidé à partir de l’ouverture prochaine de les envoyer à l’école. Ceux qui n’ont pas l’âge de 6 ans nous allons les envoyer dans le pre-scolaire où ils seront protégés et nous prendrons toutes les charges pour que ces enfants soient considérés comme les dignes fils de ce pays « promet Idrissa Sanoh chef de cabinet du ministre de l’action sociale et des personnes vulnérables. A ce effet il invite les ONG à identifier tous les enfants atteints d’albinisme en âge d’être scolarisés pour leur prise en charge en ce sens. Il les exhorte aussi à reprendre le recensement général des personnes atteintes d’albinisme sur l’ensemble du territoir national et les doter d’identifiants.
Depuis le début de cette affaire ce dossier est suivi de près par l’experte indépendante des Nations Unies en charge des questions d’albinisme. Lors de l’audience du 26 août dernier les six femmes qui exploitaient ces pauvres enfants ont été condamnées à trois ans de prison avec sursis au tribunal de première instance de Dixinn. Sidi Souleymane N’Diaye procureur de la république invite les ONG de défense des PAA à traduire en justice toute personne faisant la traite d’enfants atteints d’albinisme.
Hadjiratou Bah