La première édition de la foire régionale de Mamou est prévue du 20 décembre 2019 au 1er janvier 2020. Ce festival des cultures, des arts et du tourisme vise à faire ressortir les valeurs et les richesses du Fouta à travers plusieurs activités. Cette initiative de Galaxie Univers Prod et des ressortissants de Mamou n’engrange pas pour le moment de l’engouement au niveau des potentiels sponsors. Une inquiétude que partage avec laguineenne.info le commissaire général de ce projet Alseny Prince Sylla.
Le 20 décembre Mamou va abriter un festival et une foire en même temps pourquoi une telle initiative dans cette région ?
Nous avons créé un concept appelé festi-foire Mamou qui est un couplage du festival des cultures, des arts et du tourisme du Fouta d’une part, et d’autre part la foire régionale de Mamou. Les deux combinés créent le concept festi-foire. Aujourd’hui il faut dire qu’il faut commencer à décentraliser les activités. La culture depuis 1984 n’étant plus une priorité majeure au niveau du gouvernement il faut que les jeunes, les ressortissants, la gouvernance locale essaient à leur manière de relancer la culture et leur sport de leur localité. Personnellement je suis originaire de Mamou et après maintes réflexions j’ai décidé de créer des projets qui peuvent venir à Mamou réveiller les jeunes, la culture, le tourisme, l’artisanat, une manière pour moi de contribuer au développement socio économique et durable de cette région.
Que voulez vous montrer à travers Festi-foire ?
Nous voulons d’abord faire la promotion de la destination Mamou à travers le tourisme. Nous avons plusieurs activités au programme typiquement traditionnelles
telles que l’exposition-vente de produits artisanaux, le concours de cuisine locale « latchiri, dapa, fouti maro barabara etc ». Il ya aussi miss traditionnelle pour faire revivre les anciennes coiffures, les maquillages d »antan, les accoutrements, les chaussures en cuir… Nous allons aussi relancer la danse toupoussesse à travers un concours de danse afin que le Fouta s’identifie à travers ça. Kankan l’a réussi avec la mamaya, Kouroussa avec le doundounba, Kindia avec le festival kaniassoli. Il y a aussi le tourisme local en invitant les locaux à s’y intéresser et le promouvoir. On n’a pas besoin d’aller au Sénégal, en France pour faire son tourisme. Tu prend ton congé tu vas à Dalaba, Pita, Mali yembering…
Est ce que ces sites touristiques répondent aux normes en matière d’aménagement, hébergement nourriture…?
C’est l’objectif. Nous allons profiter de cette première édition Festi-foire pour visiter ces sites touristiques. Nous serons avec les médias, nous allons commencer à faire la promotion de ces sites afin qu’ils trouvent des preneurs qui pourront y organiser des activités. Même s’ils ne sont pas aménagés, ils existent et on ne peut pas continuer à les laisser à l’abandon.
Aménager ces sites mais tout en respectant l’environnement fortement menacé de nos jours?
Évidemment ça y va avec. Nous travaillons en partenariat avec le ministère du tourisme, commerce, culture et patrimoine historique. Déjà ya une mission qui est partie voir le circuit touristique que nous comptons mener ensemble. L’année prochaine nous allons vendre ce circuit à partir de l’Europe à travers l’ONT (office national du tourisme) qui va faire la promotion de la destination du Fouta à travers cet événement. Quand les touristes viendront voir de belles choses pendant les 3 jours du festival ça va beaucoup rapporter.
Donc vous comptez aussi recevoir des étrangers cette année
Pas cette année. Mais l’année prochaine nous allons commencer très tôt l’organisation pour recevoir les étrangers. Cette année c’est une façon de lancer l’événement pour que Mamou commence à abriter ces événements annuels. L’année prochaine nous allons mettre la foire à part ainsi que le festival pour que la jeunesse de Mamou puisse se réjouir d’avoir deux événements phares chaque année.
Quels sont les sites touristiques que vous comptez faire visiter?
A Timbo par exemple nous avons le tata de l’Almamy, la première mosquée de la Guinée, l’endroit où l’on a divisé le fouta en 9 diwés, la maison du colonel blanc. A Pita et Dalaba ya trois sites répertoriés pour chaque ville.
Dans vos prévisions vous envisagez des formations. A qui sont elles destinées?
La formation de cette année porte sur l’immigration avec pour thème « libre de partir, libre de rester, des opportunités économiques existent chez nous ». La cible c’est les jeunes issus d’associations de la région de Mamou (Pita, Dalaba et Mamou). Sa particularité est que la formation se fera en français et Poular pour 70 jeunes au total répartis en deux groupes selon la langue qu’ils comprennent le mieux.
Le reboisement est aussi au menu. Mamou en a t »elle besoin?
Nous nous lançons dans une vaste campagne de reboisement. Mamou en a besoin parce que ya beaucoup de fleuves qui prennent leur souce à Mamou comme le bafin ou le mamouwol dont la source commence à tarir même si le fleuve continu chez les autres.
Pourquoi ne pas utiliser des plants d’arbres fruitiers pour ce reboisement?
Oui bonne idée nous allons y gagner deux fois. L’exportation, avoir une unité de transformation et par ricochet de la main d’oeuvre locale et freiner ainsi l’immigration clandestine.
Qu’entendez vous par action sociale dans votre événement ?
La foire est événement économique. Nous envisageons de mettre 15% des recettes de cette activité au bénéfice de la région de Mamou. Nous allons voir est-ce qu’il faut apporter un soutien à l’hôpital, une école, un cimetière ou moderniser le marché…. Nous souhaitons que cette foire soit bien rentable.
Avez vous pris en compte le cas des couches vulnérables comme les personnes handicapées qui ont besoin de soutien?
Nous avons contacté l’ONG Guinée Solidarité qui s’associe à l’événement. Nous prenons note et verrons quoi faire.
Où se tiendra l’événement?
Dans la cour de la maison des jeunes de Mamou du 20 décembre au 1er janvier 2020. Nous prendrons trois jours pour les activités liées au festival. Je remercie les autorités et ressortissants de Mamou.
Toute oeuvre humaine est semée d’embûches, quelles sont celles auxquelles vous vous heurtez dans la préparation de Festi-foire ?
Pour l’instant nous n’avons aucun sponsor, aucun soutien financier jusqu’à cette date. Ce qui est compliqué surtout qu’on veut relancer la promotion d’une ville.
Votre message?
Nous invitons tout le monde à descendre à Mamou car ça sera intéressant et à l’administration publique de soutenir cet événement
Hadjiratou Bah