Le manque de table-bancs est un problème palpable dans tous les établissements scolaires publics de la commune urbaine de Kankan. Selon certains chefs d’établissement, cela est dû à une augmentation galopante des effectifs au fil des années. Conséquence, chaque matin, les enceintes scolaires sont prises d’assaut aux premières heures de cours par des élèves retardataires.
3 avril, Almamy Samori Touré, Marien N’gouaby, Morifindjan Diabaté, ces 4 grands lycées publics dans la commune urbaine de Kankan, sont tous confrontés à une insuffisance de table-blancs à l’intérieur des salles de classe. Par conséquent, chaque matin, pendant que les différentes classes sont pleines à craquer, on retrouve plusieurs centaines d’élèves qui envahissent les cours. Au moment où les plus matinales sont entrain de suivre les cours, les retardataires, par manque de place, trainent dans la cour, se prennent en photos, causent de tout et de rien et font des promenades à moto.
Au lycée 3 Avril, les élèves ont nommé ce grand rassemblement, le lycée 4 avril. Pour le proviseur Lancinet Keïta, le phénomène n’a qu’une seule explication : l’insuffisance d’infrastructures et d’équipements scolaires notamment: « quand je suis arrivé au Lycée 3 avril, je n’ai trouvé que 473 table-bancs avec plus de 3.000 élèves. Quand on procède à la division, on aura plus de Six élèves par table-banc. La cause principale de ce problème, c’est l’insuffisance d’infrastructures. C’est à dire des salle de classe, des table-bancs. Le tout constitue le socle réel de la gestion des ressources humaines dans ces établissements. Mais puisque cela manque quelque part, il va sans dire que d’autres n’auront pas de place ».
De l’autre côté au lycée Morifindjan Diabaté, le proviseur Gasim Keïta pointe du doigt, le retard des élèves: « chez nous ici, c’est une question de retard et des élèves qui ne sont pas à jour. Parce qu’en termes d’organisation nous montons les couleurs ici à 7 h 45 et c’est à 7 h 35 que nous fermons le portail pour faciliter la prise en main des élèves. Même s’il y a 200 ou 300 élèves dans la cour nous fermons. Ceux qui sont dehors reste là-bas. C’est ce qui occasionne ce regroupement ».
Pour des jeunes élèves rencontrés dehors comme David Pépé Onivogui, c’est dû aux effectifs pléthoriques qu’ils n’ont pas de place dans les salles de classe: «vraiment on a pas de place dans les classes. Donc certains d’entre nous sommes obligés de rester dehors. Car il n’y a pas de place dans les salles. Soit on traine dans la cour ou on on reste aux alentours à l’attente ».
Malgré quelques idées émises pour tenter de circoncire le problème il persiste notamment au lycée 3 avril. Les responsables d’écoles sollicitent l’appui des décideurs et des parents d’élèves:
« multiplier les groupes pédagogiques, cela signifie aussi qu’il faut multiplier le nombre d’enseignants. Il faut aussi multiplier les salles de classe. Je pense que la sensibilisation manque également. Il faut élargir l’information jusqu’au niveau des bureaux des parents d’élèves pour que les enfants viennent très tôt à l’école ».
Si rien n’est fait pour pallier à ce manque de places cela risque d’impacter gravement sur l’avenir des jeunes élèves.
De Kankan, Mamadi 1 Kaba pour laguineenne.info