En prélude à la commémoration du dixième anniversaire des évènements du 28 septembre 2009, AVIPA (association des victimes parents et amis du 28 septembre) a organisé ce jeudi une journée porte ouverte à l’intention des médias. C’est pour leur faire découvrir les activités que mènent les survivants et leur traitement à travers la musicothérapie.
Depuis les événements tragiques du 28 septembre 2009, AVIPA assiste les victimes du point de vu médical et leur autonomisation à travers l’apprentissage d’activités génératrices de revenues comme la teinture et la saponification. Des activités expliquées aux médias locaux et internationaux ce jeudi 19 septembre 2019 dans ses locaux au quartier Koloma. Dans le garage le groupe de saponification s’active. Aïssata Camara explique: « ça fait longtemps que nous appris à faire le Kabakoudou ici à AVIPA. Les bénéfices nous permettent de subvenir à nos besoins car beaucoup d’entre nous ont été abandonnées par leurs maris après le 28 septembre. »
A l’aide de la fondation du Congolais Dr Mukwengue la musicothérapie a été introduite depuis six mois en complément du traitement médical pour atténuer la meurtrissure de leur coeur. Quatre chants ont été enregistrés par les victimes en français et langues locales.
« notre musique thérapeutique nous donne à réfléchir, enlève la tristesse, la peur. En un mot elle nous soulage » explique Habibatou Camara.
Bon nombre de victimes vivent encore avec les séquelles des violences subies. Dame X vient de subir sa cinquième intervention chirurgicale. Son corps est encore marqué par les traces de couteau qu’elle a reçu après des abus sexuels. Les larmes aux yeux, Thierno Madiou Sow lui se demande comment élever correctement ses enfants en bas âge car fatigué par la maladie. Il ressent toujours des vertiges suite aux coups de matraque reçus sur la tête : « on m’a emmener avec les corps à la morgue. C’est quand le sang est sorti de ma bouche que les médecins ont su que j’étais vivant. Ils m’ont conduit au cinquième étage du CHU Donka et ont branché un raccord. Mon gros intestin a toujours des problèmes. Je devais être évacué au Maroc pour une intervention chirurgicale mais hélas. Ma jambe qui était fracturée à trois endroits est toujours enflée. Récemment je suis allé dans un hôpital on me demande près de 900 mille alors que je n’ai rien. C’est bon de parler de justice mais la santé est aussi importante ».
Depuis 2009 plusieurs victimes sont décédées, d’autres ont toujours besoin de soins médicaux. L’ attente à assez durée estime la présidente d’AVIPA. Asmaou Diallo plaide pour que la date du procès soit enfin connue , les magistrats désignées mais aussi que réparation soit également faite à l’endroit des victimes: « Ce procès ne se tiendra pas seulement pour les victimes mais pour sauver tout le peuple de Guinée afin que cela ne se répète plus. Nous demandons au gouvernement d’y faire face. Les victimes du 28 septembre sont des héroïnes et des patriotes. Des innocents sont tombés au stade dont mon fils de 33 ans pour que naisse la démocratie en Guinée. Il faut des réparations car ya des jeunes aujourd’hui handicapées à vie, des femmes violées et abandonnées par leur familles. Ils doivent être encouragées soutenus et reconnus sur le plan national »
Désespérées d’autres victimes sont septiques quant’à la tenue d’un procès lorsqu’ elles voient de présumés bourreaux occuper des postes de responsabilité dans le pays.
Hadjiratou BAH