La cordonnerie est l’une des activités la mieux exercée dans la commune urbaine de Kankan. Du simple raccommodage des chaussures, bon nombre d’entre eux parviennent aujourd’hui à en fabriquer ainsi que plusieurs autres accessoires utiles.
Jadis à Kankan, le métier de cordonnier était vu comme une petite activité qu’exerçait bon nombre de jeunes adolescents juste pour se faire de l’argent de poche. De nos jours, la donne a littéralement changée. Plusieurs adultes pratiquent aussi cette activité. On les reconnait par leur habileté à manier des objets pointus voir même tranchants. De simples réparateurs, les cordonniers sont devenus de véritables fabricants de chaussures, portefeuilles, sacs à main, ceintures et tant d’autres accessoires pour hommes et pour femmes.
Le travail se fait avec du cuir et pour Souleymane Fatoumata Barry qui exerce ce métier depuis 6 ans au quartier Kabada en plein centre ville, c’est devenu de l’art: « Ça fait au minimum 6 ans que je pratique ce métier. J’ai en ce moment une connaissance approfondie dans le domaine. Nous travaillons dans les règles de l’art, c’est-à-dire nous achetons le matériel que nous transformons en produit fini.
Le travail avec la peau est très délicat. il te faut suivre des étapes, de là nous obtenons plusieurs produits, chaussures, ceintures et autres.
Nous obtenons la peau avec les donzo, chasseurs et villageois qui viennent en ville pour la vente ».
Exposés aux dangers que représente le travail avec les outils aussi pointus que tranchants qui sont les leurs, les cordonniers de Kankan, se plaignent aussi d’une négligence des autorités à leur égard: « Comme toute autre activité, la cordonnerie aussi est confrontée à un certain nombre de difficultés ici à Kankan, l’artisanat en un mot. Nous sommes minimisés partout, ce qui fait que nous n’arrivons pas à avoir gain de cause. En plus, les risques sont énormes avec les objets archaïques surtout les marteaux, pointes, aiguilles, couteaux, et aussi des accidents de travail ».
Plus loin, il demande assistance aux autorités en charge de l’artisanat et les personnes de bonne volonté pour un appui matériel indispensable. Cela leur permettra de mieux exprimer leur savoir faire: « quelque soit la maitrise du travail, si les moyens manquent, alors c’est difficile ».
Reste à savoir si ce cri de cœur du jeune cordonnier de Kankan sera entendu.
Ibrahima Saory Keïta pour laguinnéene.info+224 626 82 53 56