En Afrique , 45% de la population n’a pas de pièces d’identifications. Ce qui rend difficile son accès à la protection sociale, à l’éducation, à la santé, aux services financiers, au vote lors des élections, ou encore à passer légalement les frontières. Les groupes marginalisés ou vulnérables comme ceux porteurs d’handicap en souffrent le plus. D’où l’organisation par la Banque Mondiale ce mardi 27 novembre 2018, d’un atelier pour échanger sur leurs problèmes et attentes pour une meilleure prise en compte dans le Programme WURI.
Ce programme d’une durée de 6 ans concerne toute la population guinéenne y compris les enfants. Il vise à lever les obstacles au développement économique, social, politique. Un développement auquel ne participe pas une frange vulnérable à cause de l’exclusion ou de la pauvreté: « Le développement doit être inclusif. Nous avons voulu cibler nos interventions par groupes par ce qu’ils ne sont pas homogènes. C’est la même chose pour les personnes à handicap qui sont diversifiées et il faudrait que les instruments et les actions soient appropriées », a expliqué Azedine Ouerghi, spécialiste en protection sociale à la Banque Mondiale.
Selon la Banque Mondiale, 15%/de la population mondiale est handicapée et 80% vivent dans les pays en développement. Une couche souvent omise ou peu prise en compte lors des recensements. Pour améliorer son enrôlement, les participants a cet atelier proposent entre autre l’aménagement d’espaces spécifiques pour les personnes atteintes d’albinisme et les handicapées ( tentes pour se mettre à l’abri du soleil, tables et chaises adaptées aux handicapés moteurs, des personnes qualifiées pour assister les handicapés visuels ou sensoriels). A cela s’ajoute la sensibilisation des personnes handicapées et leurs familles, ainsi que la formation des agents d’enrôlement sur les spécificités de cette couche vulnérable. Faciliter leur déplacement et impliquer les médias.
Différent du recensement national , ce programme d’identifiant unique WURI vise à attribuer à chaque personne un numéro d’identification unique associé à des données biométriques recueillies conformément aux normes internationales a précisé l’expert de l’unité chargée de ce programme à la Primature Himi Deen Touré. Il ajoute que WURI mettra en place un système central sécurisé appelé système de base et qui pourra être utilisé par les autres services (police, banques etc.). A cela s’ajoutera un système de gestion des plaintes et des réclamations .
Ce projet d’approche programmatique multi- phase axé sur le développement (ID4D) dans la CEDEAO va démarrer avec un investissement régional de 122,1 millions de dollars. La Guinée et la Côte d’Ivoire serviront de pays pilotes.
WURI s’articulera sur trois axes principaux que sont :
– le renforcement du cadre juridique et institutionnel;
– l’établissement des systèmes d’identification fondamentaux solides et inclusifs ;
– permettre l’accès aux services par le biais des pièces d’identification.
Hadjiratou Bah