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Déployés depuis le 7 février sur l’ensemble du territoire , les commissaires de l’institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme ont fait l’état des lieux des prisons guinéennes. Un constat peu élogieux. En plus du surpeuplement, les conditions de vie n’y sont pas adéquates. Selon leurs rapports 7 prisons sur 8 ont été visitées ainsi que 74 unités de gendarmerie et de police servant de garde à vue. L’ équipe a également auditionné 7 régisseurs, 3 infirmiers, une vingtaine de détenus et de nombreux chefs de poste.
Au cours de leur monitoring les commissaires ont noté une population carcérale de 1419 détenus pour les régions de l’intérieur du pays et 1363 pour la maison centrale de Conakry. Aucune statistique pour la maison d’arrêt de Kindia (ou sont généralement détenus les grands bandits) à cause du refus d’accès émis par le procureur de la république près du TPI de Kindia. Un acte jugé contradictoire avec l’article 29 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de l’INIDH qui stipule qu’aucune entrave ne doit être portée au travail d’enquête de l’institution.
Si dans la région de Conakry l’INIDH note des efforts dans la construction ou la rénovation des lieux de détention, tel n’est pas le cas à l’intérieur du pays avec des bâtiments d’un autre âge, vétustes, peu ou pas éclairés et mal ventilés. La chaleur étouffante qui y règne fait craindre à l’équipe la propagation de maladies, surtout que depuis le retrait du CICR des prisons il y a trois mois une forte dégradation des soins, de l’hygiène et de l’alimentation a été constaté, a expliqué Alia DIABY, le président de l’INIDH. Il déplore aussi le recours excessif dans la plupart des prisons à la détention préventive, au non respect du délais de garde à vue et des cas d’abus. A cela s’ajoute la non prise en compte du genre et de la situation particulière des mineures.
L’implication des commissaires a quand même permis la libération de 8 prisonniers détenus arbitrairement.
l’INIDH compte publier et transmettre à qui de droit un rapport circonstanciel sur les prisons.
D’autres thèmes d’actualité ont également été abordés. C’est le cas de la torture exercé recensement sur un présumé voleur de poules à Koubia. L’ INIDH a aussi invité l’État et le SLEEG (syndicat libre des enseignants de Guinée) au dialogue afin de privilégier l’intérêt général.
L’institution a aussi déploré les violences qui ont eut lieu à Mandiana et à Lola. Tout en exhortant les populations à la retenu elle a invité les forces de sécurité au respect de la loi sur le maintien d’ordre. Enfin l’INIDH a réfute les allégations qu’un site d’informations lui a prêté sur le cas de Mandiana.
Hadjiratou BAH