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Les musées du pays sont confrontés différemment à des difficultés. Celui de Sandervaliya par exemple, se plaint du manque d’espace pour l’exposition des œuvres. A l’intérieur du pays, certains auraient disparu et d’autres en voie de disparition souligne la directrice Nationale Hadja Kadé Seck. Malgré cela elle arrive à s’en sortir mais déplore tout de même la non implication de l’Etat pour la valorisation de notre culture.
L’idée de création de musée a été émise en 1946 par le chercheur français Jorge Baladé à travers la mise en place des Instituts Français d’Afrique Noir (IFAN) dans les différentes colonies. Au temps colonial, l’IFAN regroupait musée, archives et bibliothèque. C’est en 1950 que la première exposition a été faite en Guinée, avant la séparation des trois services après l’indépendance de la Guinée.
Actuellement, l’extension du musée national est le problème majeur du centre nous dit Dame Kadé Seck. « Il y a plein de choses à découvrir dans ce musée. Mon vœux et qu’on ait une dizaine de salles d’exposition pour que les visiteurs passent toute une journée sans finir de voir les œuvres puisque nous en avons suffisamment et nous pouvons en avoir plus, voir même réclamer et obtenir des objets qui sont à l’extérieur. Mais on n’a pas ou les mettre ».
De sa création à nos jours, le musée ne dispose que de deux salles d’expositions et quelques salles de réserves (magasins) où les œuvres qui sont pas exposées sont gardées. Ceci parce que l’exposition se fait on fonction des thèmes affirme la directrice. Elle ajoute que sous la première République, il y a eu des musées qui ont été créés mais depuis lors rien n’est fait. A ce jour, certains musées comme celui de Koundara a disparu et d’autres en voie de disparition comme celui de Boké et N’Nzérékoré s’inscrit dans la même logique car entretenu par une personne.
Néanmoins, malgré ces difficultés, Hadja Kade Seck se réjouit du fait que sa structure n’occupe pas la dernière place dans la sous-région. Elle ajoute que l’Etat et les bailleurs Guinéens devraient normalement s’impliquer pour le rayonnement des musées. Mais hélas, l’assistance est minium par rapport aux besoins. « On fait payer 1000 gnf aux enfants pour visiter le musée, 2000 gnf aux étudiants, 5000 gnf aux Guinéens et 10 000 gnf aux expatriés. Mais y a eu des moments où les visiteurs étrangers avaient du mal à sillonner les salles. Dès qu’ils faisaient un pas dedans, ils étaient accueillis par la chaleur et ils s’en allaient. IL a fallu une fondation de la place pour nous mettre des climatiseurs dans les salles. C’est l’Etat et les bailleurs Guinéens qui doivent faire du musée une priorité et non les étrangers puisque le musée est un espace de souveraineté ».
Après la visite d’une des salles d’exposition et narration sur les différentes œuvres, Fatoumata Koumbassa stagiaire au musée national depuis 2 ans explique sa motivation « J’aime l’art c’est pourquoi je suis au musée pour apprendre. La Guinée est riche en diversité culturelle. C’est un lieu de découverte pour les gens puisque tout le pays est représenté, nous avons plein d’œuvre d’art ici. Je suis là il y a 2 ans sans rémunération mais je suis passionnée de ce que je fais ».
Elle envisage de faire des portes ouvertes sur les ethnies minoritaires de Koundara (les Koniaguis, basaris, foula kounda) pour la réouverture de ce musée. Cela permet également selon elle de montrer la diversité culturelle se trouvant dans cette localité. D’autres initiatives seraient aussi prévues pour faire revivre le musée de Boké.
Maïmouna Bangoura