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L’implication des femmes dans la foresterie préoccupe les agents des Eaux et Forêts. Sur la liste de coupe que dispose la direction nationale des Eaux et Forêts, aucune femme n’est répertoriée. Cependant elle a sa part de responsabilité dans la carbonisation qui serait plus dévastatrice que l’exploitation artisanale du bois.
Selon les cadres du département des Eaux et Forêts, en Guinée, les femmes sont moins présentes dans la foresterie. Cependant, elles ont un grand rôle à jouer dans la gestion des ressources forestières à travers leurs interventions dans les travaux de pépinières, le processus de transformations des produits forestiers non lignés tel que le karité et le néré affirme Colonel Layaly Camara directeur national des Eaux et Forêts. Il souligne que la forêt, à une grande importance dans la vie des êtres humains, c’est pourquoi l’implication active de la couche féminine dans la sensibilisation des citoyens est une nécessité pour la protection et la préservation de l’environnement mais aussi de la conservation de la nappe phréatique. « Les femmes sont les premières utilisatrices de l’eau, donc elles ont intérêt à préserver cette ressource forestière qui est liée au régime hydrologique ».
Colonel Layaly estime aussi que les femmes, peuvent avoir un apport considérable dans la sensibilisation contre les pratiques néfastes qui détruisent la faune et la flore comme l’exploitation anarchique et abusive des produits forestiers notamment les bois d’œuvre. Il continu en soulignant que sur liste des exploitants que dispose sa direction, aucune femme n’est enregistrée, ce qui selon lui met les hommes au-devant de cette pratique. Mais pour ce qui est de la carbonisation, la femme a sa part de responsabilité. « Au niveau de la carbonisation malgré que la femme ne soit pas impliquée dans la transformation ou l’installation des fours à charbon, c’est néanmoins elle qui revend le charbon. Le long des routes on retrouve souvent des sacs de charbon en vente ce qui n’est pas un bon indicateur ».
Contrairement à l’exploitation artisanale qui est sélective, la carbonisation détruit tout sur son passage y compris les airs fruitiers (manguier, néré, karité) ne sont pas épargnés fustigent les agents des Eaux et Forêts.
Pour changer la donne, une stratégie de gestion des ressources à travers la carbonisation s’impose. Pour cela, les carbonisateurs doivent s’organiser et savoir qu’on ne peut pas couper indéfiniment au risque de perdre les ressources et celui qui coupe doit forcément reboiser. L’idée est de sensibiliser les acteurs pour qu’ils s’investissent pleinement dans la reforestation après l’exploitation pour éviter les dangers écologiques.
Maïmouna Bangoura