Trouver un logement à Conakry est devenu de nos jours de la mer à boire. Les bailleurs fixent les prix de loyer à leur guise sans parle de l’avance qu’ils réclament. C’est pourquoi, des activistes Guinéens exigent des députés une loi pour réglementer le secteur à travers le pays.
Mamadou SOW vit un profond malaise. En 5 ans, le prix de son loyer a presque triplé en passant de 800 milles à 2 millions de Francs Guinéen aujourd’hui. Des augmentations qu’il juge fantaisistes, et, malheureusement jamais justifiées par son bailleur. Sow n’est pas le seul frappé par ce phénomène, mais quand il apprend à travers les réseaux sociaux le combat d’un activiste contre le LOYER CHER, Mamadou Sow décide de l’ inviter à son domicile pour expliquer son calvaire. L’activiste, a salué cette audace. « Le bailleur augmente quand il veut, comme il veut et il tient le langage qu’il veut pour me dire de sortir si je ne paie pas. Malheureusement je ne peux pas me hasarder de quitter par ce que avec les soit disant démarcheurs que nous avons dans la rue aujourd’hui, ils vont te montrer d’autres maisons ou ils vont te fixer eux même le loyer ou plus que ça. Pire encore, ils vont te demander une avance de deux à trois ans».
Pour Ahmed Tidiane DIALLO, le louayer en Guinée c’est comme l’excision. « Personne n’ose parler au risque de se faire expulser par le bailleur et ceux qui ont eu le monopole de la location font la loi à la place de l’Etat. Avec son équipe, il compte réglementer ce secteur » . C’est pourquoi, Tidiane et de nombreux autres activistes étaient en réunion ce week-end, pour les préparatifs d’un sit-in pour la prochaine rentrée parlementaire, prévue le 05 Avril 2018. Le but, exiger des députés le vote d’une loi encadrant le secteur. L’absence de réglementation laisse libre champs aux bailleurs d’imposer leur loi, la plupart demanderaient jusqu’à 3 ans d’avance et augmenteraient régulièrement le prix du loyer, alors que le revenu du guinéen moyen est très fragile. Le SMIG, salaire minimum de base est à 440 mille, moins de 50 euros.
Face à la crise, Honorable Habib BALDE et deux autres députés ont introduit une proposition de loi à l’assemblée nationale en 2015. Malheureusement, 3 ans après le document n’est toujours pas examiné . Le plus jeune député du pays appelle à un sursaut de patriotisme pour plancher sur cette question surtout que les députés sont à leur dernière année de législature.
Maïmouna Bangoura