Du 9 au 11 septembre à Conakry, l’Alliance des Médias pour les Droits Humains (AMDH) et Reporters Sans Frontières ont conduit un atelier de formation dédié à la lutte contre la désinformation. Une vingtaine de journalistes, issus des radios rurales et privées ainsi que de la capitale, ont approfondi leurs connaissances en vérification des faits, cybersécurité, et régulation de l’information. Lors de l’événement, Chaikou Baldé, président de l’AMDH, a dénoncé l’impact négatif des vlogueurs sur la profession journalistique.
« À la place des professionnels de médias, qui sont ces gens là ? Ce sont des Bloggeurs, des influenceurs qui inventent des informations et qui distillent à travers les réseaux sociaux pour eux c’est ça l’information alors que c’est pas de l’information c’est la désinformation. Généralement, nous sommes dans un pays où le taux d’analphabétisme en français est très élevé. Puisque aujourd’hui chacun presque a un téléphone Android il peut se connecter, quand il voit ces publications il prend ces fake news pour de la réalité. Donc nous nous sommes dits que c’est un danger qui nous guette il ne faut pas croiser les bras, il faut qu’on essaye de faire quelque chose. Et puisque nous les journalistes, c’est notre métier à nous, de collecter, de traiter et de diffuser l’information aucun autre n’est habilité à le faire si ce n’est pas nous. Donc nous sommes dits, il faut qu’on se lève et commence à balayer devant notre porte, c’est pour amener nos confrères et consœurs à comprendre aujourd’hui les dangers de ces réseaux sociaux et d’appréhender dans toute sa plénitude le fléau de la désinformation qui est entrain aujourd’hui de gagner la société. Cette désinformation non seulement elle compromet professionnellement le métier mais aussi les conséquences désastreuses, dévastatrices de cette désinformation sur la société avec pour corollaire la déchirure du tissu social et la cohésion sociale qui est mise en mal, le vivre ensemble malmené, voilà ce qui nous a amené d’interpeller nos confrères et consœurs par une session de renforcement de capacité sur la lutte contre la désinformation dans les médias guinéens. Je vous rappelle que ce projet a été exécuté et au Sénégal et en Guinée, c’est des deux pays qui sont retenus grâce à la pertinence du projet que nous avons soumis à Reporter Sans Frontières. », dit-il avant d’ajouter
« Quand des journalistes à cause de la paresse, à cause certainement de la volonté de diffuser l’information de rester dans l’instantanété de l’information, à force de vouloir faire de scoops ou du Béez, préfèrent de relayer ces fake news qui sont publiées par des vlogueurs ou ces influenceurs, ces journalistes ils n’aident pas ce métier, ils nous credibilisent pas face à l’opinion. Et justement l’objectif fondamental de cet atelier c’est de renforcer la crédibilité de journaliste et de médias guinéens. C’est de renforcer la confiance entre les journalistes et nos auditeurs, lecteurs et téléspectateurs. »,a laissé entendre Chaikou Baldé
À la fin de cet événement, les participants se sont engagés à appliquer les compétences acquises, tandis que Ndeye Diauy Ba, représentante des partenaires, a salué le succès de l’atelier et évoqué les priorités de Reporters Sans Frontières.
« En tant que participants à cet atelier, nous nous engageons fermement à mettre en pratique les enseignements que nous avons reçus. Nous comprenons l’importance cruciale de combattre la désinformation et de veiller à ce que nos médias jouent un rôle positif dans la société. Nous sommes résolus à appliquer les stratégies apprises pour améliorer notre travail quotidien, assurer la véracité des informations que nous diffusons et renforcer la confiance du public dans les médias guinéens. Nous sortons de cet atelier avec une détermination renouvelée et un engagement profond envers l’éthique journalistique. Ensemble, nous avons la responsabilité de protéger l’intégrité de l’information et de promouvoir un climat médiatique sain et transparent. »,a indiqué Émilie Bangoura
« Reporter sans frontière a été particulièrement heureuse d’appuyer cette formation dans le cadre de son partenariat avec le programme ZIVIG du ministère allemand des affaires étrangères. Comme vous le savez le danger de la désinformation guette les journalistes sur les terrains classiques du reportage, surtout sur les nouveaux terrains virtuels, internet, et les réseaux sociaux, c’est pourquoi il est essentiel de traiter le sujet et envisager des solutions. RSF est en train de pousser à travers des monitorings, des publications, des formations et des plaidoyer pour renforcer la liberté de la presse, la liberté d’expression, la sécurité des journalistes sur le terrain au centre des rédactions y compris les radios communautaires. », a-t-elle indiqué
De son côté, Aboubacar Bah, représentant du ministre de l’Information et de la Communication, a souligné l’importance cruciale de cette formation pour les journalistes.
« La mesinformation, la désinformation la non information tout ce qui est lié aux discours de la haine à propagande, tout ce qui est lié aux rumeurs se sont des informations qui contribuent à décrédibiliser le paysage médiatique dans un pays.
C’est surtout des phénomènes que nous constatons en période de transition , de périodes électorales donc c’est important que les journalistes soient formés
que leur capacités soient renforcées pour lutter contre ces phénomènes et la meilleure façon de lutter contre ce phénomène c’est de pratiquer un journalisme comme nous l’avons appris à l’école. Les gens ont créé des faux groupes des faux comptes, il y a même aujourd’hui l’intelligence artificielle qu’on utilise pour créer des fausses voix. Il y’a du faux qui est créé par des personnes qui vivent de ça.
Il revient aux journalistes de savoir séparer le mensonge du faux et la meilleure façon de le faire c’est de voir les faits les traités les vérifiés parce que c’est nous journalistes qui crédibilisons l’information qui circule. »,a-t-il mentionné
Aboubacar Camara