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L’ Alliance des médias pour les droits humains a organisé à Conakry un forum de deux jours sur la protection des journalistes en période de manifestations. Cette séance d’échanges a été réalisée grâce à l’appui de l’ambassade de SUISSE basée à Abidjan. Elle a réuni des associations de pressés, radios rurales et des cadres de certains départements (ministère de la Sécurité, de la défense, de la justice et de la communication).
Dans son discours, le président de la structure organisatrice Chaikou Baldé, a rappelé l’importance des médias dans la société avant de regretter quelques violences perpétrées contre les journalistes en Guinée: << Je voudrais entamer mes propos par cette interrogation. En effet, que deviendrait le monde, notre monde sans les journalistes ? La réponse est toute simple et connue de tous. Sans les journalistes et les médias on ne saurait pas qu’il y a la guerre, le terrorisme, la famine, la maladie, les grandes épidémies, les calamités naturelles comme les tremblements de terre, la sécheresse, que sais-je encore ! J’évoque ces faits pour rappeler le rôle prépondérant, la place et l’importance vitale du journaliste dans la société. Ces femmes et ces hommes de la plume, du micro, de la caméra et de l’internet sont aussi précieux que les agriculteurs, les éleveurs, les industriels, les militaires et autres banquiers pour ne citer que ceux-là. Ils sont les témoins et les historiens du présent, du moment et de l’instant. D’où la nécessité impérieuse de protéger, de sécuriser leurs personnes physiques, leur matériel de travail, leurs entreprises de presse, bref leur environnement de travail, leur métier en tous lieux et en toutes circonstances ».
La mort du journaliste KOULA suite à des troubles aux abords du siège d’un parti politique en 2016, les violences physiques subies par Oumar Cissé de Djoma, le 4 janvier dernier à SIGUIRI et les brutalités faites au correspondant local de TVS lors de la récente manifestation du 16 février sont encore présentes dans les esprits et suscitent beaucoup d’inquiétudes et d’interrogations chez les journalistes, a t-il déploré. Le sombre tableau des déboires subis par les journalistes ne s’arrête pas là.
<< Le constat révèle donc que les journalistes paient un lourd tribut des manifestations sociopolitiques de ces dernières années dans notre pays: agressions physiques, bastonnades, injures, humiliations et autres destructions ou confiscations de matériels de travail (caméras, dictaphones, téléphones android…..). Voilà la principale raison qui sous-tend le présent forum sur la problématique des violences faites aux journalistes en période de troubles, de crise ou de manifestations sociopolitiques. En l’initiant, I’AMDH s’est fixé pour objectif de mettre ensemble les journalistes et les représentants des institutions en charge de la sécurité des personnes et des biens pour trouver un compromis, un modus vivendi, un minimum de garantie profitables à toutes les parties. L’AMDH et son partenaire, l’ambassade de SUISSE en Guinée y fondent un grand espoir>> a ajouté Cheikou Baldé président de l’Alliance des Médias Pour les Droits Humains en Guinée.
Ce forum a été présidé par le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile Nouhan Traoré. Dans son intervention: <<Nous sommes d’autant plus conscients du rôle et de la responsabilité que vous incarnez au sein de la société, que nous estimons qu’aucun sacrifice n’est de trop pour assurer votre protection et garantir votre sécurité dans l’exercice de votre noble métier. Mon département à qui incombe cette prérogative va y veiller scrupuleusement. J’émets le vœu ardent de voir les participantes et les participants s’approprier le contenu de ce forum, mais aussi d’y contribuer activement par des échanges riches et féconds. Je souhaite que les recommandations issues de ce forum soient démultipliées et vulgarisées. Les grandes résolutions qui sont sorties de cette rencontre, je n’en doute point, auront un impact certain sur la gestion des relations entre journalistes et agents de sécurité lors des manifestations sociopolitiques.>>
Il faut noter que ces deux jours de rencontres ont été marqué par la présence du représentant du ministère de l’information et de la communication, Boubacar Bah, qui a, à son tour réitéré l’accompagnement de son département à ce projet en faveur des journalistes en Guinée.
Aboubacar Camara