« Ces milliers d’hectares sont perdus chaque année pour que les ménages puissent avoir accès au charbon de bois, qui constitue l’unique source d’énergie pour 80 à 90 pour cent des foyers », indique Murhula dans un entretien accordé à la dpa. « Cette énergie reste aussi coûteuse, dans la mesure où une famille moyenne dépense 30 pour cent de son revenu journalier pour pouvoir accéder à l’énergie de cuisson, ce qui est extrêmement cher comparativement à d’autres régions du monde. En contrepartie, le prix du charbon écologique est abordable », ajoute-t-il.
Pour le jeune trentenaire, le charbon vert vient également apporter une réponse au problème d’insalubrité dans le pays. En effet, le recyclage des déchets comme les peaux de fruits et les détritus des légumes contribue à prévenir certaines maladies diarrhéiques et paludiques. Ayant entamé un cursus universitaire en philosophie, Murhula choisit de renoncer à ses études pour pouvoir se consacrer pleinement à son entreprise et à la sauvegarde de l’environnement. Lorsqu’il a démarré son entreprise, en 2018, personne ne croyait à son idée de transformer les déchets en charbon. Cela suscitait même les moqueries de ses amis.
« Source d’inspiration pour les jeunes »
Pourtant, cela n’a pas empêché Murhula de faire de ce projet une entreprise prospère. Elle emploie, aujourd’hui, 25 personnes dont des femmes. Ses produits sont consommés dans toute la ville de Bukavu ainsi que ses environs. Ils sont même exportés vers le Rwanda. « Nous sommes devenus une source d’inspiration pour les jeunes. À travers des conférences que nous organisons dans des universités et lycées, nous essayons de leur expliquer comment peut-on transformer une crise en opportunité », se félicite Murhula.
« La République démocratique du Congo (RDC) a perdu 490 000 hectares de forêt primaire en 2020, soit la deuxième superficie la plus élevée de tous les pays après le Brésil. Comme par le passé, la perte des forêts continue d’être causée par l’expansion de l’agriculture itinérante à petite échelle et par la demande en bois de chauffage, y compris la production de charbon de bois », selon Global Forest Watch (GFW), une plateforme numérique fournissant des informations sur l’état des forêts, basées sur des données satellitaires. La RDC partage avec cinq autres pays d’Afrique centrale (Gabon, Congo, Cameroun, Centrafrique, et Guinée équatoriale) la forêt du bassin du Congo, deuxième plus grand massif forestier tropical au monde après l’Amazonie, en Amérique du Sud.
D’une superficie de plus de 240 millions d’hectares, cette forêt est le plus grand puits de dioxyde de carbone (CO2), l’élément chimique responsable du réchauffement climatique planétaire. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Afrique centrale « est l’une des dernières régions du monde à absorber plus de carbone qu’elle n’en émet », et sa forêt aspire, chaque année, près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 de l’atmosphère, soit 4 pour cent des émissions mondiales.
source: dpa.news
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