La résistance des forêts tropicales africaines surprend les chercheurs
Tunis (dpa) – « Les forêts tropicales intactes d’Afrique ont continué à éliminer le carbone de l’atmosphère, avant et pendant El Niño de 2015-2016, malgré la chaleur et la sécheresse extrêmes », révèle une étude internationale dirigée par l’Université de Leeds (Royaume-Uni). Les scientifiques qui ont réalisé l’étude pensent que cette résistance peut « ralentir le rythme du changement climatique ». Ils se disent « surpris » par la résistance de ces forêts, rapporte le site web de l’Université.
En suivant les arbres de 100 forêts dans six pays africains, les chercheurs ont constaté que ces forêts intactes (non affectées par l’exploitation forestière ou le feu) ont éliminé de l’atmosphère, en un an, trois fois l’équivalent des émissions de dioxyde de carbone du Royaume-Uni, en 2019. Le hasard a été pour quelque chose dans cette étude puisque les chercheurs venaient juste de terminer leurs mesures avant que le phénomène El Niño ne frappe. Les mesures effectuées après le passage du phénomène ont alors permis aux chercheurs d’étudier directement la résistance de ces forêts aux conditions extrêmes.
Les résultats ont montré que les plus grands arbres de la forêt n’ont pratiquement pas été affectés, « tandis que les plus petits ont moins poussé et sont morts davantage pendant El Niño, ce qui pourrait être dû au fait qu’ils ont moins accès à l’eau que les grands arbres », indique l’étude. L’auteur principal, le Dr Amy Bennett, de l’école de géographie de l’université de Leeds, a déclaré que « globalement, l’absorption de dioxyde de carbone par ces forêts tropicales intactes a diminué de 36 pour cent, mais elles ont continué à fonctionner comme un puits de carbone ». Ces effets négatifs n’ont eu que des répercussions modestes, disent les scientifiques. Les forêts tropicales africaines ont continué à fonctionner comme un puits de carbone, car les changements survenus chez les petits arbres étaient trop faibles pour stopper, à long terme, la croissance des arbres observée dans ces forêts au cours des trois dernières décennies.
Le professeur Bonaventure Sonké, de l’Université de Yaoundé (Cameroun), co-auteur de l’étude, se réjouit des résultats en précisant que « nous devons encore réduire rapidement les émissions de dioxyde de carbone, car nos forêts ne résisteront probablement qu’à une augmentation limitée de la température de l’air ». « Ces résultats montrent l’intérêt d’une surveillance attentive à long terme des forêts tropicales. Les données de base remontant aux années 1980 nous ont permis d’évaluer comment ces forêts tropicales ont fait face à des records de chaleur et de sécheresse », a déclaré un autre auteur de l’étude, le professeur Simon Lewis. L’étude a concerné 46000 arbres sur 100 parcelles de forêts de la République Démocratique du Congo (RDC), du Gabon, du Cameroun, du Ghana, du Libéria et de la République du Congo.
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Source:dpa. news