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La constitution guinéenne du 7 mai 2010 garanti la liberté d’expression et d’accès à l’information à ses citoyens. Plusieurs canaux sont de nos jours utilisés pour communiquer, informer. Parmi eux les réseaux sociaux très prisés ces dernières années pour y véhiculer divers messages, nouer des contacts…. Cependant ils demeurent aussi le terreau fertile des fakes news pouvant menacer la quiétude sociale notamment en période de troubles.
Pour qu’elle soit digeste, vérifiée et vérifiable, les professionnels des médias vont à la quête de l’info et la traite avant de la diffuser. Tel n’est pas le cas pour les réseaux sociaux où n’importe qui peut publier ce qu’il veut. Ce qui n’est pas sans impact sur la société qui souvent n’arrive pas à discerner le vrai du faux: « Avec le progrès technologique tous ceux qui ont les moyens de se procurer d’un téléphone androïde ont automatiquement accès à l’internet. La majeure partie de ceux qui ont accès aux réseaux sociaux par exemple croient à tout ce qui s’y trouve. En temps de troubles politiques vu l’instantanéité qui les caractérise, les réseaux sociaux deviennent la source d’information privilégiée des citoyens sans réaliser que les photos ou des vidéos qu’ils sont entrain de regarder peuvent être de simples montages réalisés par quelqu’un qui par passion ou simple volonté de nuire, veut passer une fausse information. Les fakes news jouent un rôle très négatif dans le développement de notre société actuelle, » déplore Ibrahima Sory Bangoura. Technicien en télécom, artiste comédien, dramaturge et Coordinateur des activités de communication à Search for Common Ground Guinée.
Les réseaux sociaux ne sont pas une source d’information, indique le doyen Fodé Tass Sylla journaliste de la radio télévision guinéenne: « les réseaux sociaux établissement des contacts sociaux entre les humains pour qu’ils sachent qu’ils existent, qu’ils vont bien, qu’ils se rapportent des situations factuels. C’est une tribune de grogne ou de joie. Ce n’est pas un système d’information comme nous l’avons appris. Sur les réseaux sociaux on n’est pas soumis aux règles de déontologie comme les médias. Personne ne peut réguler les réseaux sociaux. Quand ça met en danger la quiétude sociale, la seule capacité que les pouvoirs publics ont c’est de couper où réduire l’accès. Contrairement aux outils de communication traditionnels où se trouvent les professionnels de l’information qu’on peut canaliser comme les radios, télés, sites, les journaux… On peut renforcer leurs capacités pour les rendre plus efficaces. »
Aminata Pilimilli Diallo a été victime des fakes news sur les réseaux sociaux : « souvent moi même je tombe dedans sur mes pages. Je vois certaines communications que je partage ou je publie. Mais dès que je comprend que c’est une mauvaise info je la supprime où fais sa capture pour la mettre auprès de l’information réelle. Parfois je ne like même pas où j’avertis les autres que c’est du fake. Mais sur mon site, je ne publie jamais une info qui n’est pas vérifiée et vérifiable, même si je dois attendre des jours pour le faire, » explique cette jeune blogueuse mais aussi fondatrice du site féminin www.actu-elles.info
Les mauvaises informations ou communications sont dues à plusieurs facteurs, précisent nos interlocuteurs. Pour Aminata Pilimili Diallo il peut y avoir la frustration ou une mauvaise lecture d’une situation donnée : « tout le monde peut être auteur de la mauvaise communication comme souvent les politiciens quand ils veulent souiller l’autre camps où des médias qui font la promo de uns au détriment d’autres. Il y’a aussi des personnes sur les plateformes qui pour faire du buzz et avoir assez de likers ou followers se prêtent à ce genre de choses ».
La formation aussi peut faire défaut, souligne Fodé Tass Sylla: « la formation de celui qui donne l’information peut être ratée. Où il est bien formé mais ses orientations peuvent être autres. »
Ibrahima Sory Bangoura rajoute le manque de clarté, de concision et de précision de l’information et aussi le choix du moment du message à véhiculer: « Trop ou peu d’informations délivrées dans un temps non analysé . Si le temps où le moment de l’information que nous voulons donner n’est pas bien choisi, bien réfléchi, bien mûri, le contenu de l’information ou du message que nous voulons transmettre peut être altéré ou floué par un contexte non favorable. Cela veut donc dire que le choix du moment, du temps de l’information est fondamental sinon elle peut-être influencée et peut ouvrir la porte aux rumeurs.
– S’il n’ya pas une certaine transparence dans la diffusion de l’information, nous pouvons nous retrouver absolument devant des informations erronées qui favorisent l’interprétation et donc des rumeurs.
– Aussi la rétention d’informations. Tout le monde sait que quelque chose s’est passé quelque part mais personne ne sait ce qui s’est. Cela ouvre aussi la porte à l’interprétation et souvent c’est des rumeurs. »
Pour lutter contre les fakes news il suggère une plus grande implication de l’État notamment en traquant et jugeant toute personne qui diffuse une
information dans le dessein de nuire. Il ajoute qu’il faut aussi des initiatives pour conscientiser les utilisateurs des réseaux sociaux car souligne t’il d’un autre côté ces derniers constituent des espaces privilégiés pour promouvoir la paix et la cohésion sociale à large échelle. Ibrahima Sory Bangoura exhorte les faiseurs de paix à envahir les réseaux sociaux afin d’absorber cette minorité qui distille des messages qui menacent cette paix.
Hadjiratou Bah
Une initiative de la CONAREG et Sites of Conscience dans la troisième phase de son projet « prévention de la violence et consultations communautaires en Guinée.