Dans le cadre de la promotion des semences paysannes et de la « protection des consommateurs » quant à la présence et la consommation des organismes génétiquement modifiés OGM, et la vulgarisation des textes de lois existants, la coalition pour la protection du patrimoine génétique africain COPAGEN à travers son antenne pays, organise, du 05 au 06 février 2021, un atelier d’informations et de partages d’expériences à l’intention d’une vingtaine de participants à Conakry.
Les participants viennent des organisations paysannes, du monde de la recherche et de la société civile. « En Afrique, bien que 90% des semences utilisées proviennent de variétés traditionnelles, les politiques publiques favorisent le système semencier conventionnel au détriment du système semencier paysan qui souffre d’un manque de reconnaissance officielle.
La Guinée est l’un des rares pays où les statistiques des semences ne sont pas disponibles ou mal connue par le public. La précarité du système semencier paysan contribue à l’érosion du patrimoine génétique des communautés avec à la clé, la disparition de nombreuses variétés endémiques utiles. Dans de nombreuses civilisations indigènes, la semence incarne la continuité de la vie et sa reproductibilité ; elle n’est pas seulement la promesse des plantes et de la nourriture à venir, mais représente leur culture ancestrale et leur histoire.
L’échange des semences entre agriculteurs est à la base du maintien de la biodiversité, de la sécurité et de la souveraineté alimentaires… ».
C’est pour faire face à la situation qu’en organisant cet atelier de formation et de partages, l’antenne guinéenne de la COPAGEN avec l’appui du CCFD, fixe les objectifs « l’échange autour des politiques et textes règlementaires semenciers au niveau national et sous régional en vue d’une meilleure information sur les enjeux ; le partage d’expériences et de recherches sur les semences ; l’échange participatif autour du système de production, de conservation et distribution des semences paysannes au niveau local ; l’élaboration d’une feuille de route consensuelle en vue d’une meilleure valorisation des semences paysannes.
Dans son allocution, le point focal de la COPAGEN, Macky BAH, dira que « nous attendons qu’à l’issu de cet atelier, que nous disposons de connaissances suffisantes sur les productions semencières, la politique en cours en Guinée et comment l’améliorer notamment pour qu’elle s’adapte aux réalités et exigences de notre agriculture et des paysans producteurs confrontés à de nombreux défis…. ».
A sa suite le Directeur National de l’Agriculture qui a présidé le lancement des travaux. Mohamed Lamine TOURE, est revenu dans son intervention sur quelques contraintes qui s’imposent au secteur agricole de notre pays. Parmi elles, « la disponibilité des semences, la vétusté des infrastructures, les défis financiers et la conservation et l’écoulement des produits agricoles à l’étranger ».
Toutefois, non obstant ces contraintes, il ajoute que « notre pays dispose des aptitudes, richesses, comme la pluviométrie, la richesse du sous-sol et la disponibilité des terres agricoles immenses… ».
Durant ces 2 jours donc, plusieurs thèmes, suivis de riches débats se tiendront notamment M. Sikeli de la COPAGEN régionale à Abidjan.
«Présentation de la politique semencière au niveau national, présentation des résultats de l’étude d’analyse réalisée par la COPAGEN, présentation des politiques et réglementations semencières au niveau international et sous régional. Le positionnement et le travail de la COPAGEN et de la Convergence sur la problématique des semences. Echange participatif autour du système de production, de conservation et distribution des semences paysannes au niveau local ».
Les expériences de la Basse Guinée (riz) et semences maraichère, et de Séredou dans la préfecture de Macenta sur les bio-pesticides, seront également abordés.
Au finish, il sera question d’élaborer une « feuille de route consensuelle de valorisation des semences paysannes » du pays.
Idi CA