Fondé par l’ONG SOS mineurs en prison en 2001, le foyer de l’espérance recueille et rééduque des enfants en situation difficile à Sonfonia. Ceci à travers l’apprentissage de la menuserie, la soudure et la couture dans des ateliers situés dans l’enceinte de l’orphelinat. Actuellement le centre abrite 36 enfants provenant pour certains de la prison pour purger leur peine ici, où trop jeunes pour aller en prison. Il ya aussi les enfants égarés et des filles victimes de maltraitance et de traite. Malheureusement depuis six mois les ateliers ne fonctionnent pas faute de moyens financiers pour payer les formateurs. A cela s’ajoute une bataille judiciaire de longue haleine avec l’archevêché de Conakry concernant ce domaine de 2000 et quelques mètres carrés abritant le foyer de l’espérance. Un huissier a déposé le 4 janvier 2021 l’arrêt de la cour d’appel demandant de quitter les lieux au plus tard le mardi 12 janvier. Les responsables du foyer craignent des représailles ce vendredi.
Situé sur la transversale 7, le foyer de l’espérance a de sa date d’inauguaration en juillet 2001, tranquillement fonctionné jusqu’en 2013 quand la Sonapi (Soloprimo) a soulevé un problème de rélicat d’argent, explique Emile l’un des fondateurs: « on avait eut des difficultés d’argent pour solder le compte de l’achat du domaine du foyer. On avait versé 12 millions sur 16 millions. C’est dix ans après que la Sonapi nous a dit qu’il reste un rélicat et a réclamé 98 millions. Après discussion elle a dit de payer 26 millions mais nous n’avons pu payé que 11 millions. C’est à la quête des 15 millions restants qu’on s’est dit que l’archevêché de Conakry est le représentant de l’église catholique peut-être qu’il pourrait s’intéresser. On lui a proposé de mettre le foyer au compte du patrimoine de l’archevêché pour veiller sur les enfants. Alors certaines personnes de l’archevêché ont profité de ça pour aller se substituer à nous à la Sonapi pour signer un contrat et faire un titre foncier comme étant les propriétaires du domaine. ceux qui nous attaquent aujourd’hui n’étaient même pas là au moment des faits dix ans plutôt. »
A l’inauguration du foyer de l’Espérance, Emile souligne que le Cardinal Robert Sarah était présent. N’ayant pas obtenu gain de cause à deux reprises au niveau des tribunaux de Conakry, Emile compte saisir la cour suprême seule voie de recours restante: « Dès qu’ils ont eu le titre foncier en 2013 ils sont allés faire une assignation et nous dire de dégager d’ici. Puis ils nous ont emmené en justice au TPI de Dixinn en substituant l’ONG à ma personne physique pendant la procédure. Pour eux l’ONG n’existe pas. Nous avons les reçus des deux payements qu’on avait fait à la Sonapi ainsi que les croquis et plans des concessions sur le domaine. Malheureusement la juge n’en a pas tenu compte. Pour elle, seul le titre foncier est une preuve de propriété. Puis nous sommes allés en appel où la décision du TPI de Dixinn a été reconduite par la cour d’appel. Suite à cet arrêt nous avons encore commencé à recevoir des menaces d’agression pour qu’on sorte. On ne peut pas chasser les enfants du foyer pour mettre autre chose à la place, c’est une abomination. Maintenant on va partir en cassation à la cour suprême. »
D’un autre côté les trois entretiens entre Emile et l’actuel archevêque Monseigneur Vincent Koulibali n’ont pas trouvé d’issue favorable à t’il déploré.
Pour le moment laguineenne.info n’a pas pu entrer en contact avec l’archevêque pour sa version des faits.
Affaire à suivre
Hadjiratou Bah