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Marchés fermés, habitants terrifiés confinés à domicile, difficile de se procurer des denrées de première nécessité pour ceux qui n’avaient pas stocké des provisions sur l’axe le Prince. A cela s’ajoute l’interdiction de circuler sur les artères principales gardés par les forces de maintien d’ordre suite aux différentes violences après le scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 dans les zones affectées. Une situation également vécue à Pita et Labe deux villes de la Moyenne Guinée.
Même si l’accalmie règne par endroit les habitants ne peuvent toujours pas mettre le nez dehors. Katy habite au quartier Koloma: « nous vivons dans un secteur chaud donc on ne peut ni entrer ni sortie du quartier. Mon père voulait sortir ce matin mais les FDS lui ont dit de se retourner. Ma mère a l’habitude de faire les courses pour la semaine donc nous avons des denrées alimentaires à la maison. On a l’électricité et pour l’eau ya un forage non loin de la maison. Mais vu que ya des personnes vivent au jour le jour j’ai entendu dire que certains commencent à manquer de nourriture. »
Non loin de là à Bambeto Aicha peut elle sortir derrière sa cour et faire des achats dans quelques boutiques environnantes qui disposent encore de produits alimentaires: « mes sorties sont limitées mais vu que je ne suis pas en bordure de route je peux au moins faire quelques pas. Mais tel n’est pas le cas pour des connaissances sur la route principale qui sont carrément confinées. depuis le dimanche 18 octobre on n’avait pas de courant. Il n’est revenu que ce vendredi 23 octobre. Du coup les batteries de nos téléphones étaient à plat et il ya eut crise de bougies dans les boutiques, pas de piles, pas de torches. On n’arrive pas à aller au marché car ya pas de route pour y accéder, d’ailleurs les vendeurs sont tous à la maison. On se débrouille avec les boîtes de conserve et du café. Actuellement c’est ceux qui ont un peu de riz à la maison qui arrivent à faire du lafidi. »
Plus loin à Sonfonia gare dame Safiatou souligne que le marché fonctionne quelques heures tôt le matin et chacun retourne s’enfermer: »on fait vite les achats et on retourne à la maison avant que les jeunes et les forces de sécurité ne commencent à s’affronter. Les FDS ne rentrent pas dans le quartier mais ils sont sur la voie principale. Mais depuis dimanche c’est calme. »
A Labe même si le calme revient peu à peu, la psychose demeure précise cette habitante jointe au téléphone: « c’est calme maintenant. Depuis dimanche une partie du marché a même pu ouvrir et nous avons fait les achats. A part ça nous restons à la maison. Nous avons peur des balles perdues car la nuit les militaires font assez de tirs en l’air «
D’autres non pas cette chance de faire le marché ou même aller se soigner témoigne cette ménagère à Pita: « ces derniers jours on ne pouvait pas sortir même pour acheter des condiments. Dès que quelqu’un sortait un étal les militaires venaient s’arrêter et interdisaient l’accès. Si tu refuse de te retourner ils te jettent du gaz lacrymogène. Etant malade j’ai eu même peur de me rendre à l’hôpital. »
Ces femmes souhaitent que ces violences post électorale ne s’enlisent pas. Elles exhortent toutes les parties prenantes à l’apaisement et à la justice pour les victimes.
Hadjiratou BAH