Statview international et IPED, initiative pour la prospective économique et le développement durable forment des acteurs nationaux sur la prévention des conflits et la cohésion sociale en prélude aux élections présidentielles du 18 octobre prochain.
Ce sont au total 140 participants venus de la cour constitutionnelle, de l’assemblée nationale, des forces de défense et de sécurité, mais également de la société civile et des médias qui vont être formés en 3 sessions. La formation se tient ainsi autour de l « atelier de renforcement de capacités électorales des membres de l’institution nationale indépendante des droits humains, des organisations de la société civile, des membres des forces de défense et de sécurité sur l’évaluation du respect des droits de l’homme en période électorale ».
Pendant 6 jours, les participants seront donc outillés pour mieux » surveiller et évaluer le respect des droits de l’homme dans le processus électoral, tout en mettant un accent sur la formation des observateurs électoraux ».
La Guinée ces dernières années est devenue le théâtre de manifestations politiques, ce, depuis la transition politique en 2010. Le pays s’efforce ainsi « d’améliorer son processus démocratique par l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes dont la mission est dévolue à la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) ».
Ce processus qui se déroule dans un contexte relativement tendu entre l’opposition et la mouvance, avec souvent des conséquences fâcheuses de par et d’autre, mérite d’être accompagné quand on sait que les élections ont le plus souvent été marquées par des manifestations politiques émaillées d’incidents malheureux. On note malheureusement des cas de morts d’hommes, de blessés, mais aussi de destructions de biens à la fois publics et privés, en témoignent les consultations organisées ces dix dernières années.
C’est pour justement pallier à de telles situations à l’avenir, et de leur volonté de contribuer à la promotion des droits de l’homme, que les « Think Tank guinéens » IPED et Statview International, organisent ces sessions de formation avec l’appui technique et financier de la Fondation allemande KONRAD pour la mise en œuvre de ce projet, qui réjouit plus d’un.
Il s’agit donc pour les initiateurs, par la voix de Aliou BARRY Directeur de Statview International, de répondre à quatre (4) objectifs visant à, « outiller les acteurs pour surveiller et évaluer le respect des droits de l’homme dans le processus électoral, tout en mettant un accent sur la formation des observateurs électoraux ». Il ajoute ceci » nous voulons poursuivre l’initiative en direction des partis politiques puisque ce sont les acteurs principaux qui competissent et donc c’est à eux de sensibiliser davantage pour que nous ayons une élection apaisée en Guinée. La dessus nous allons échanger avec nos partenaires techniques et financiers. Les échanges ici sont très enrichissants … »
Dans cette perspective, plusieurs thèmes seront abordés comme « le rôle de l’organe de gestion des élections et des autres parties prenantes, le cadre juridique des élections (national, régional et international). Les normes des nations unies relatives aux droits de l’homme concernant les élections, ou encore l’information et l’éducation électorale ».
Durant les sessions, poursuit-il, les facilitateurs aideront à « faire connaître le rôle de la CENI aux participants, expliquer le cycle électoral et le cadre juridique des élections (locales/nationales/ régionales/ internationales), faire connaître les normes des Nations Unies relatives aux droits de l’homme concernant les élections, donner aux participants les outils pour l’information et l’éducation des électeurs, donner aux participants les outils pour la prévention des violences à l’égard des femmes dans les élections ».
Des violences souvent attribuées aux forces de défense et de sécurité. C’est pourquoi l’Adjudant Chef Abdoulaye BAH officier de police judiciaire présent à cet atelier, dira que « nous avons reçu des formations spécialisées et pour rappel, notre mission régalienne est de protéger les personnes et leurs biens. Il arrive souvent ces dérapages dont vous parlez, mais cela ne se devrait pas se faire. Je profite de cette formation pour interpeller tout un chacun, civil et militaire, pour que nous nous donnons les mains pour sortir notre pays de cette situation en vue de son développement durable… ».
Quant aux femmes, on le sait elles sont souvent victimes d’agressions, de viols et même tuées au cours des manifestations, c’est pourquoi Mme Claude de la COFIG de Matoto une organisation faîtière de plus de 1000 associations, » les femmes doivent être protégées et nous devons sensibiliser nos maris, nos enfants, nous frères afin que les armes se taisent. Vous savez, les femmes sont capables de beaucoup et elles peuvent ramener la paix et la cohésion sociale effritée dans notre pays. Nous allons à la suite de cet atelier, démultiplier les connaissances acquises auprès de nos organisations membres et des populations pour que nous ayons une élection paisible dan notre pays, gage certain de tout développement durable ».
Pour le déroulement, il faut rappeler que l’atelier se tiendra sous forme d’exposés, d’échanges et de cas pratiques, avec le souhait que les formations soient démultipliées auprès des structures.
Idi CA