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Ce 13 juin 2020 le monde célèbre la septième journée internationale de sensibilisation à l’albinisme (JISA). C’est sous le thème « FAIT(E) POUR BRILLER » afin de mettre en valeur leur potentiel. Pour ce faire les États ont le devoir de veiller sur le respect de la promotion et la protection des droits fondamentaux de cette couche vulnérable. En attendant, malgré le rejet, la stigmatisation et leurs problèmes oculo-cutanés, les personnes atteintes d’albinisme (PAA) évoluent de nos jours tant dans le secteur informel que professionnel et font l’admiration de plus d’un dans la société guinéenne. laguineenne.info à travers Hadjiratou Bah à rencontré certains d’entre eux.
Batouli Sandouno est une jeune fille atteinte d’albinisme qui évolue dans la coiffure au quartier Kissosso. Un métier qui depuis 3 ans lui permet de subvenir à ses besoins car ayant dû abandonner les études à l’école primaire (5ème année) après le décès de son père: « la femme ne doit pas rester sans métier. Aujourd’hui même pour t’épouser les hommes cherchent à savoir si tu fait quelque chose. Je Coiffe, je fais les perruques et j’ai même commencé à apprendre le maquillage dans un centre spécialisé à Matoto. Au début au salon certaines clientes ne voulaient pas que je touche leurs têtes mais ma maitresse insistait pour que je le fasse. Maintenant elles ont confiance en moi et viennent même à la maison se faire coiffer. »
Bien dans sa peau, Batouli se ne sent pas stigmatisée dans son quartier et dans future belle famille:« quand je sors de la maison je salut mon entourage. Personne ne me stigmatise ici en tout cas pas en ma présenc. Je suis fiancée à un noir et sa famille ne m’a jamais refoulé, au contraire elle m’appelle tout le temps. En plus le comportement compte beaucoup »
Marié et père de quatre enfants, Ousmane Camara évolue aussi dans le secteur informel. Il est en même temps menusier et charpentier depuis 1994. Il partage un vaste atelier avec ses amis à Sangoyah première porte. : « j’ai étudié le franco-arabe pendant 3 ans puis j’ai laissé au profit de la menuiserie. En plus des meubles je fait le plafonage et les charpentes des maisons. J’ai actuellement quatre apprenants avec moi mai j »ai formé assez de jeunes qui travaillent aujourd’hui à leur compte. En faisant les toitures des maisons je met un chapeau, une chemise manche longue et un pantalon jean pour me protéger du soleil car c’est mon métier. Pour les meubles je travaille uniquement sur commande et j’ai pas mal de clients.
Troisième personne atteinte d’albinisme sur 8 enfants dans sa famille, Amadou Tounkara fait parti de la rare dizaine de ses semblables évoluant dans l’administration guinéenne. Diplômé en 2016 il n’a pas eu à faire face au chômage: « je me suis fait des relations étant étudiant à travers nos activités. Je suis aussi quelqu’un qui s’investit beaucoup dans son travail. J’ai eu ma licence en comptabilite gestion en 2016 l’année suivante j’ai commencé mon stage à l’APIP tout en continuant mon master et en 2018 j’ai été embauché au ministère des investissements privés où je suis vraiment respecté. Aujourd’hui je suis chef de division du centre de documentation et rapporteur du cabinet. S’ajissant de JISA 2020 ce thème est essentiel. Il faut des actions concrètes pour mettre en valeur le potentiel des albinos. Ceux qui sont dans la rue je les exhorte à croire en eux et prendre leur destin en main. »
Dans le cadre du projet de loi portant promotion et protection des droits des PAA plus d’une quarantaine de diplômés compétents sont en phase d’être engagés par la fonction publique explique Aboubacar Foté Camara chef de section évaluation des besoins de renforcement des capacités des hauts fonctionnaires de ‘Etat au niveau du secrétariat général du gouvernement: « depuis que la loi a été faite l’État est entrain de faire la promotion des PAA comme ce fût le cas pour les personnes handicapées. Depuis janvier on me disait qu’un dossier de 47 personnes devait sortir, ensuite la pandémie là est venue tout mélanger. » Également PAA et fonctionnaire de l’État depuis 2013, Aboubacar Foté Camara invite ses confrères diplômés à chercher un stage où exprimer leur savoir-faire au lieu de rester à la maison.
Hadjiratou Bah