Implantée au Maroc depuis cinq ans, l’association Bidaya accompagne des startups à travers divers pôles d’activités. Elle est soutenue par des fonds internationaux.
Casablanca (dpa) – Il est deux heures et demie de l’après-midi. Au siège de l’association Bidaya (commencement, en arabe), plusieurs jeunes ont pris place devant leurs ordinateurs dans une grande salle vitrée. Ils écoutent avec enthousiasme les explications d’un expert en finance.
« Chaque jeune et chaque création d’une nouvelle startup est une nouvelle expérience et un nouveau défi pour nous », indique Salma Ould Dada, responsable communication et événementiel chez Bidaya. Cet incubateur de startups est membre du groupe français SOS Pulse, qui favorise l’entrepreneuriat et la création d’innovations sociales et environnementales.
C’est l’impact qui compte
Implantée au Maroc depuis 2015 et soutenu par des fonds internationaux, l’association Bidaya accompagne les jeunes startups via ses divers pôles, raconte Salma Ould Dada.
« Il y a d’abord Bidaya Incub, qui se charge des nouvelles startups après acceptation de leur dossier. Nous lançons deux appels à candidature par an. Chaque année, nous accueillons douze startups réparties en deux promotions chacune. Pour y postuler, il suffit d’avoir l’idée d’un projet, mais le critère le plus important reste l’impact social ou environnemental de ce projet », dit-elle.
Chaque mois, un plan d’action pour chaque startup est mis en place. Il peut comprendre des rencontres avec d’autres entrepreneurs, du réseautage, des formations ou de la publicité, explique la responsable.
De son côté, le pôle Bidaya Funds est chargé de l’accompagnement financier sur trois mois. Chaque année, dix startups peuvent bénéficier d’une subvention à hauteur de 200.000 Dirhams (plus de 18.500 euros) ou des prix d’honneur d’une valeur de 500.000 Dirhams (près de 47.000 euros).
Des niveaux scolaires et professionnels très variés
Les personnes qui cherchent à bénéficier de l’accompagnement de Bidaya ne sont pas tenues d’avoir une formation préalable. « Nous avons accueilli plusieurs personnes qui ont des niveaux scolaires et professionnels très variés. Il y a des profils pointus et d’autres moyens, mais nous ne comptons pas parmi nous des personnes analphabètes », dit Salma Ould Dada. « Il s’agit souvent de personnes qui ont une idée, mais qui ont besoin d’un accompagnement, de quelqu’un ayant plus d’expérience dans le domaine pour les orienter », précise-t-elle.
Concernant la réalité de l’entrepreneuriat au Maroc, la jeune femme dit avoir observé « une certaine évolution » par rapport aux années précédentes. « Il y a aujourd’hui plus d’incubateurs et de personnes intéressées. Il y a également l’encouragement des banques, mais il n’y a pas de statut juridique encadrant l’entrepreneuriat social. C’est pourquoi nous tentons de signaler ce vide juridique ».
Salma note aussi « l’absence de facilités en faveur de ces startups sociales », au niveau des impôts comme au niveau des démarches administratives et des incitations financières. « Il faut alléger ces charges pour booster l’entreprise sociale », plaide-t-elle.