Au-delà des milieux professionnels à Kankan, le harcèlement sexuel sevi dans les établissements scolaires et universitaires de la place. Les victimes, par peur de représailles, préfèrent dans la majorité des cas garder le silence malgre les inombrables difficultés qu’elles endurent. Le correspond de la guinéenne.info à Kankan a rencontré quelques étudiantes et responsables de l’Université Julius N’Yéréré de Kankan.
Des professeurs, responsables de départements ou de facultés, qui font la cour à leurs étudiantes, est un fait quotidien à Kankan explique dans l’anonymat une jeune demoiselle de l’Université Julius N’yéréré: « j’ai remarqué depuis ma première année, assez de professeurs qui harcèlent les étudiants. Des fois même il y a des profsseurs qui créent des problèmes aux étudiants, pour affaire de notes. si c’est un homme qui a un problème avec un prof, il lui propose de payer une somme, mais si c’est une fille, il propose le sexe en lui demandant de le rejoindre au bureau ou passe moi ton numéro. Il ya aussi des filles qui le font. Comment ce peut il qu’on t’envoie une personne qui a le même âge que tes enfants, et tes petits enfants et tu oses harceler la fille d’autrui, étant marié?»
Les filles venues d’ailleurs sont les plus prisées par les professeurs ajoute cette étudiante car souvent n’ayant occun recours.Confrontées à ces pratiques elles préfèrent s’emmurer dans le silence par peur de représailles. Les notes sont le meilleur moyen utilisé par les prédateurs sexuels en milieu scolaire et universitaire. Des notes appelées le plus souvent NSM, c’est-à-dire Notes Sexuellement Transmissibles. La jeune ST en a été victime avec son professeur A T. Elle nous raconte les faits : « Il a gelé mes notes en prétextant qu’il ne me reconnait pas après deux ans de cours. Il s’est permit de venir dans mon quartier une nuit. Il m’a appelé en me disant qu’il suivait un match de football à la télé tout près de chez moi. Par courtoisie je l’ai reçu chez moi parce qu’il pleuvait ce jour là. Dès qu’il est rentré dans ma chambre, il a condamné ma porte et m’a obligé à satisfaire sa libido avant de s’en aller. Le lendemain il m’appelé et m’a demandé combien je voulais comme note. J’ai réfusé son offre. Il est allé en vitesse au département prétendre qu’une étudiante voudrait nuire à sa réputation à cause d’une histoire de notes. Dieu merci, j’avais des preuves que je détiens d’ailleurs jusqu’à présent. Pratiquement tous les responsables du département ont plaidé pour que je ne porte pas plainte. Ce qui reste claire, j’ai promis qu’un jour ou l’autre, je finirai pas présenter mes preuves qui se fondent sur des enregistrements sonores et il finira ses jours en prison ».
Certaines étudiantes ont aussi leur part de responsabilité déplore cette dernière: « j’ai remarqué sur le campus qu’il y a des étudiantes qui viennent uniquement pour séduire les professeurs avares et pervers. Dès qu’ils en ont l’ocassion, ils profitent. Il y a de ces filles étant loin des parents qui font tout ce qu’elles veulent pour de simples notes. Mais ce n’est n’est pas la note qui est le plus important car le dernier de la classe peut être un jour président de la république. C’est la manière de faire de certaines étudiantes qui fait que les profs leur font du mal ».
Plus loin, elle interpelle également l’ensemble du corps enseignant: « je ne ferai que dire a ces profs qu’ils laissent les filles des gens qui viennent pour etudier, car nous ne sommes pas venues pour eux. Ce qu’ils ont en tête, s’ils ne peuvent pas nous donner, alors qu’ils demisionnent et qu’ils nous laissent en paix »
En dépit de la gravité de la situation, aucune disposition concrète ne semble prise au sein de l’Université contre le harcèlement sexuel. Du côté de la direction nul n’a voulu se prêter à nos questions.
Ibrahima sory Keita pour laguineene.info / 626 82 53 56
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